
Par Nizar BAHLOUL
C’est une étude menée par des chercheurs suisses dont les résultats ont été dévoilés cette semaine. C’est vous dire le sérieux de la chose et sa précision. Il semblerait, selon cette étude, que le virus de la grippe peut survivre plus de deux semaines sur un billet de banque. En clair, les billets contribuent à la propagation d’une éventuelle pandémie.
Les chercheurs genevois vont maintenant étudier dans quelle mesure les billets de banque peuvent réellement contribuer à la propagation du virus en relativisant toutefois largement le risque. Ce sont avant tout les particules en suspension dans l’air et les contacts directs interhumains (baisers, poignées de main) qui sont la cause première de la transmission du virus, soulignent ces scientifiques.
Seulement voilà, comme beaucoup d’entre vous le savent, l’état des billets de banque suisses varient entre le « très bon » et « vient de sortir de l’imprimerie ». Rien à voir avec nos billets de banque émis par notre chère Banque Centrale de Tunisie dont l’état varie entre « scotché plusieurs fois » et « très usé ».
Je ne peux donc m’empêcher de m’inquiéter. Si un virus peut crécher sur un billet helvétique pendant quinze jours, qu’en est-il s’il découvre un billet tunisien ? ça doit être un palace cinq étoiles pour le virus ! Il ne le quittera pas de sitôt !
Non, franchement, mettez la main dans votre poche ou votre porte-feuille, prenez le premier billet qui vous tombe sous la main (de préférence un billet de dix) et regardez son état. Faites une deuxième expérience. Allez laver vos mains, puis allez toucher un billet et constatez comment vous allez les sentir ‘’crades’’. Allez ! Pour finir, et si vous n’êtes pas à dix dinars près, donnez un billet à un bébé et chronométrez le temps qu’il faut à ce bébé pour mettre votre billet en mille morceaux. Faites la même expérience avec un billet en euros ou en francs suisses et vous allez voir l’écart de temps séparant la destruction de leur monnaie et de la nôtre. Franchement, ne trouvez-vous pas que notre dinar se fragilise de plus en plus ? En fond et en forme.
Le gouverneur de la Banque Centrale n’arrête pas, ces derniers temps de faire parler de lui. Il a pris énormément de mesures (qu’on ne peut que saluer) qui font trembler les PDG de banque. Avec les cartons rouges et jaunes distribués, il commence à faire régner l’ordre et un brin de professionnalisme dans le secteur qui tarde à décoller. On aimerait profiter de ce dynamisme et demander à M. Taoufik Baccar de trouver cinq minutes pour donner un ordre au bonhomme chargé de détruire les billets usés. On aimerait qu’il lui dise d’être moins clément envers les billets qui lui passent sous la main. Ce n’est plus la peine de donner encore sa chance à un billet qui ne demande qu’à prendre sa retraite, un billet scotché, un billet sale, un billet très usé.
Maintenant que c’est une question de santé publique, je pense sincèrement qu’il est moins cher de remplacer un billet usé que de soigner une grippe. Aussi, tant qu’on y est, ce serait bien qu’on donne un peu de fortifiants à notre monnaie pour qu’elle rattrape un peu l’euro qui n’arrête pas de prendre de la distance. Question de rendre service au citoyen lambda qui ne peut échapper à l’achat de certains produits importés (des médicaments par exemple).
M. Baccar et son responsable de com’ ont jusque-là réussi à satisfaire les médias (après des années et des années de mépris de la part d’un ancien responsable) en leur donnant de la matière à écrire et en leur offrant toutes (enfin, presque toutes) les réponses aux questions. Nous lui saurons gré de nous rendre ce service de retirer ces billets usés et scotchés ! Notamment les plus fragiles d’entre-nous, ceux qui se trouvent cloués au lit à la moindre odeur de grippe !










