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« L’Amérique bouge, l’Europe reste impassible »






 


 Par Thierry Gandillot

Relance budgétaire, baisse à marche forcée des taux d’intérêt, l’Amérique réagit fortement à la crise financière. En face, l’Europe reste impassible.

D’abord, la crise financière a pour l’instant fait moins de ravages de ce côté-ci de l’Atlantique. Le système bancaire, à l’exception de quelques banques allemandes, est moins engagé dans ces produits diaboliques qui font paniquer l’Amérique. Et les ménages européens sont beaucoup moins endettés que les ménages américains. A l’exception, peut-être de l’Espagne, de l’Angleterre et de l’Irlande. Les Français, par exemple, qui sont des champions de l’épargne, sont deux fois moins endettés que les Américains.
Ensuite, l’économie européenne est plus forte que l’économie américaine. Les déficits budgétaires et commerciaux de la zone euro sont inférieurs à ceux des Etats-Unis. Et si la menace d’une récession prend corps aux Etats-Unis, elle ne touchera pas l’Europe.

Enfin, la Banque centrale européenne garde les yeux rivés sur le taux d’inflation. Et, à cet égard, les craintes de voir les prix continuer à grimper sont élevées. Avant la crise, la BCE était engagée dans une politique de hausse des taux d’intérêt. C’est à contre-coeur qu’elle a arrêté ce processus. Mais ce serait forcer sa nature que d’enclencher un mouvement de baisse brutale, comme celle que mène la Fed.

Cela dit, cette crise révèle que l’Europe ne dispose pas d’une gouvernance qui lui permette de mettre en œuvre une politique économique contra-cyclique. Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a d’ailleurs dit que, si les responsables des quatre nations européennes se réunissaient à Londres, le 28 janvier, ce serait pour étudier des solutions à la crise mais sans prendre de décisions, celles-ci relevant des 27 pays membres de l’Union. Nicolas Sarkozy a beau clamer que l’Europe devrait se doter d’un gouvernement économique pour faire face à la toute-puissance de la BCE, pour l’instant, il prêche dans le désert.





Thierry Gandillot est rédacteur en chef adjoint au magazine français Challenges

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