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Laurence Parisot : « Nous avons des réflexes communs et des valeurs communes »

Sa visite a été courte. Très courte. Une seule journée durant laquelle Laurence Parisot, patronne des patrons français, a eu de longs entretiens avec le premier ministre Mohamed Ghannouchi, le président de l’UTICA, les patrons tunisiens, la presse. Mais bien qu’elle soit courte, elle a été fortement remplie. Elle a surtout permis à Mme Parisot de rappeler le destin commun de la Tunisie et la France et la nécessité absolue de devoir encore travailler davantage parce que nous avons justement des relations affectives et privilégiées. Pour ce faire, il y a notamment le projet du président Sarkozy : l’Union Méditerranéenne.

« Dans la valorisation des échanges, j’accorde une place particulière à la Méditerranée. Et dans cette Méditerranée, j’accorde une place encore plus particulière à la Tunisie. » Avec une telle entrée en la matière, Laurence Parisot a réussi à séduire, et à séduire fortement le panel de patrons tunisiens hier mercredi 27 février 2008 à l’Institut arabe des Chefs d’Entreprises. Invitée par son homologue tunisien, M. Hédi Djilani, Mme Laurence Parisot a eu une journée bien remplie durant laquelle elle a été reçue par M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre et a conclu une série d’accords avec l’UTICA.
Avec le Premier ministre, Mme Parisot a passé en revue les différents aspects de la coopération entre la Tunisie et la France, notamment au plan économique. Il a été également question d’échange de points de vue sur l’Union pour la Méditerranéenne, les milieux d’affaires …
Avec M. Djilani, Mme Parisot a signé un protocole d’accord visant la promotion de la coopération économique et commerciale entre l’UTICA et le MEDEF ainsi que la multiplication des rencontres bilatérales et les actions communes entre les deux organisations patronales.
En fin de journée, la présidente du Medef a eu une rencontre-débat avec des patrons tunisiens sur le thème « mobilisés pour l’avenir », suivie d’un point de presse. Une rencontre à laquelle ont été notamment présents MM. Serge Degallaix, ambassadeur de France à Tunis, Chékib Nouira, Président de l’IACE, Tarak Cherif, président du comité Tunisie France à l’UTICA, Eric Hayat, président du comité Tunisie-France au Medef et, naturellement, Hédi Djilani, président de l’UTICA.
Ouvrant la rencontre, M. Djilani a averti que ce serait une erreur que de croire qu’on pourrait lâcher la pression parce que les relations tuniso-françaises n’ont pas besoin d’être renforcées. « On aurait pu faire plus si on s’est vus davantage. Ensemble, nous devons agir pour que les relations bilatérales et multilatérales continuent. »
Rebondissant sur la même idée, son invitée rappelle qu’un échange se cultive et se nourrit et que ce n’est pas parce que nous avons des relations affectives et privilégiées économiques, politiques,… qu’il faut cesser de travailler et de développer cet échange.
« Il y a beaucoup de facilités dans nos échanges grâce à nos réflexes communs et nos valeurs communes, beaucoup plus que les échanges avec d’autres partenaires », dira Mme Parisot précisant qu’elle n’oublie pas que la France est le premier partenaire de la Tunisie. C’est justement là le danger, car, dit-elle, « c’est que lorsqu’on est premiers, on n’est plus challengés et qu’il n’y a plus l’esprit de combat. » Elle n’oublie pas la concurrence chinoise et des pays du Golfe et s’y prépare ! Elle se prépare également à la nouvelle forme de concurrence entre les investisseurs privés et les fonds souverains avec de nouveaux objectifs.

L’Union méditerranéenne incontournable ?

Pour se préparer à cette concurrence de toutes parts, Mme Parisot prend l’exemple des militaires qui, à la veille d’un combat, regardent la carte. « Dans cette carte, nous avons l’Europe et la Méditerranée », dit-elle avant de présenter et de louer fortement le projet de Nicolas Sarkozy qu’est l’Union Méditerranéenne. « Le jour de son élection, lorsqu’il a évoqué l’Union Méditerranéenne, j’étais emballée, car il y a la force de l’évidence, la force de notre histoire et la force de la géographie, dit-elle. Ce projet est la meilleure contribution que nous pouvons faire, nous peuple de la Méditerranée, en faveur de la paix. En tant qu’entrepreneurs, nous avons un rôle à jouer. Dans cette perspective de l’Union Méditerranéenne, nous sommes une force motrice. Le cœur de cette force peut être le couple franco-maghrébin (vu les liens très particuliers), comme l’a été le couple franco-allemand dans la construction de l’Europe ».
Des propos qui vont dans le même esprit de ceux de M. Hédi Djilani qui a déclaré qu’il faut ce tandem Euro-Med, qu’il faut qu’on arrête de se battre, qu’il faut que les différentes communautés vivent ensemble dans la paix et que le vrai combat n’est pas avec nous-mêmes, mais avec l’Asie, l’Amérique…
Pour conclure le débat, comme elle l’avait commencé, Laurence Parisot ne manquera pas de jeter encore une fleur aux patrons tunisiens leur rappelant le grand atout dont ils disposent. « Vous avez deux choses par rapport à beaucoup de pays et pas uniquement vos voisins », dit-elle.
Le premier de ces atouts est l’accueil formidable que réservent les Tunisiens à leurs invités. « Dans une économie mondiale de services, ce talent à l’accueil est un atout exceptionnel », dira-t-elle.
Le second atout est le rôle donné à la femme tunisienne et sa valorisation qui font donner de la Tunisie l’image d’un pays éminemment moderne.
Mme Parisot, sans aucun doute, sait séduire et, au vu des applaudissements que lui ont réservés les patrons présents, elle a bien réussi.

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