Grand trafic de cartes de crédit et de retrait à Tunis

Les services tunisiens de police ont réussi la semaine dernière à mettre fin à un grand trafic de cartes de crédit et de retrait avec l’arrestation d’une bande de criminels dont le nombre avoisine la cinquantaine. On a réussi ainsi à mettre la main sur quelque 1084 cartes de paiement et plusieurs dizaines de milliers de dinars et d’euros. La bande est constituée d’une quarantaine de Tunisiens, dont 25 jeunes filles, et d’un nombre de Roumains et Britanniques.
L’affaire a été révélée par nos confrères d’Al Ousbouï dans son édition du 17 mars.
Le procédé est malicieux. Les étrangers (essentiellement les Roumains) débarquent en Tunisie comme touristes, séjournent dans des hôtels et prennent contact avec leurs complices tunisiens. Ils leur donnent les cartes trafiquées pour effectuer les retraits dans les DAB. Les Tunisiens reçoivent ensuite une commission sur chaque transaction opérée et remettent l’argent à leurs commanditaires. Ces derniers se débrouillent ensuite pour changer les montants remis, en euros. Dès que les autorités ont appris l’affaire, ils ont mis au point une stratégie pour pouvoir arrêter tous les membres de la bande. Le lundi 10 mars, ils ont ainsi réussi à arrêter un Anglais avec un sac à dos renfermant 78.000 dinars et 380 cartes de crédit. Le suspect a déclaré que ce sont des cartes à jouer ! Le lendemain, c’est une Française d’origine maghrébine qui a été arrêtée à l’aéroport Tunis Carthage avec 179 cartes enveloppés dans du papier cadeau. Le mercredi, la police a réussi à arrêter dans un hôtel le numéro un de la bande et le numéro deux (un Roumain de 22 ans) à l’aéroport avec 269 cartes de retrait. Ce dernier débarquait de Londres. Le jeudi 13, on a réussi à arrêter un autre Roumain s’apprêtant à quitter les frontières avec 2580 euros. Le week-end des 15 et 16 mars, on a enfin réussi à arrêter trois autres Roumains avec 207 cartes. Ils arrivaient en provenance de Rome et de Londres. En tout, et en une semaine, les services de police ont réussi à saisir quelque 1084 cartes et des centaines de codes. L’affaire n’est pas une première en Tunisie, comme le rappelle notre confrère, puisque une autre bande a été arrêtée il y a moins de deux ans et qui est passée en jugement il y a quelques semaines à peine.