Une fois le gouvernement composé, les ministres ayant regagné leurs postes, les politiciens des pays «amis et frères» se sont précipités vers notre Tunisie afin d’entrer en contact avec le nouveau pouvoir en place.
En cette première semaine de la nouvelle année, la Tunisie a déroulé le tapis rouge à des célébrités politiques de la France, des Etats-Unis, de la Belgique, de l’Italie, de l’Allemagne et même de la Palestine.
Quelles seraient leurs prospections et espérances ? Qu’attendent-ils du nouveau gouvernement? Mais encore, qu’ont-ils apporté dans leurs valises diplomatiques? Des ressources financières, des opportunités d’emploi ou bien encore des instructions et des recommandations?
Loin de nous de penser à une quelconque « mendicité économique » de la part de notre Etat, mais nous demeurons convaincus que la Tunisie reste un pays ouvert et qui accueille, à bras ouverts, tous les amis, voisins ou partenaires politiques et économiques.
On parle d’étroite collaboration et de dialogue, comme si nos invités répondent aux craintes des Occidentaux par rapport à la montée d’un gouvernement islamiste en Tunisie. Les inquiétudes ressenties chez les Occidentaux à l’arrivée d’Ennahdha au pouvoir se sont fait ressentir notamment dans les médias étrangers mais également en coulisses entre citoyens tunisiens lambda.
Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, en visite de deux jours les 5 et 6 de ce mois, a déclaré dans un discours classique, pompeux et peu explicite que «la France apportera son soutien à la Tunisie afin de relancer son économie». Il est venu «découvrir la nouvelle réalité du pays». En fait, M. Juppé, promet de dynamiser le tourisme et encourager les investisseurs français.
Concernant le tourisme, justement, considéré comme une activité phare de l’économie nationale, M. Juppé a évoqué l’intention du gouvernement français de promouvoir la Tunisie en tant que destination favorite des Français. Le tourisme reste toujours un secteur vital pour notre pays, qui n’a pas eu la chance d’avoir les ressources naturelles considérables dont disposent nos voisins. Notre beau soleil et nos plages de sable doré sont quasiment notre seule richesse naturelle, d’où l’intérêt d’axer la collaboration économique avec l’étranger sur ce secteur.
Les Etats-Unis ont été, également, au rendez-vous cette semaine avec la visite d’une délégation du Senat, présidée par le Sénateur Daniel Inouye, président de la commission américaine des crédits budgétaires. Cette délégation a été reçue par le président provisoire de la République Moncef Marzouki et le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali. Des échanges de propos amicaux et des promesses américaines de soutenir notre pays dans sa transition démocratique, étaient au menu du jour.
Avec le ministre italien des Affaires étrangères, c’était essentiellement le problème de l’immigration qui a été mis sur la table. Rencontrant Moncef Marzouki, Giulio Terzi a exprimé l’urgence de collaborer afin de résorber le flux des clandestins, des persona non grata, embarquant vers « l’Eldorado » européen, ambitionnant de trouver la solution miracle à tous leurs problèmes.
De toutes les invitations, celle d’Ismaïl Haniyeh est la plus distinguée, car il est le premier invité du monde arabe. La cause palestinienne a ressurgi sur la surface et l’engagement de la Tunisie dans cette cause est plus que jamais ressenti et exprimé. En effet, l’accueil plus que chaleureux, qui a été réservé au chef du mouvement Hamas, à l’aéroport de Tunis-Carthage, a été très explicite. Mais, une question s’impose, pourquoi cette visite du leader palestinien, pourtant non reconnu dans l’Occident ? Qui l’a invité, le gouvernement ou le parti Ennahdha? Pour sa part, qu’attend-il de la Tunisie ? Est-ce à l’ordre du jour du nouveau gouvernement de résoudre les conflits de la nation arabe, et notamment la cause palestinienne, tout en entamant le chantier de la reconstruction et en tentant de réduire notre chômage et de sortir de notre crise économique?
Il serait tout aussi intéressant de recevoir les dirigeants du Golfe, car ils pourraient nous apporter beaucoup en termes de ressources, d’offres d’emplois et de tourisme désertique typique.










