19 décembre 2019 – Sept ans après avoir déposé plainte pour abus de confiance et escroquerie, le producteur de cinéma franco-tunisien, Tarak Ammar, semble sur le point d’obtenir gain de cause.
Le juge d\’instruction près du Tribunal de grande instance de Nanterre a décidé hier, mercredi 18 décembre 2019, de mettre en examen Technicolor et son ancien directeur général Frédéric Rose, entendus auparavant comme témoins assistés dans l’affaire de Quinta Industrie, pour escroquerie aux jugements et abus de confiance dans le cadre de la plainte déposée au pénal en 2012 par la société Quinta Communications détenue par Tarak Ammar.
« J’avais passé un accord avec Technicolor pour acquérir ces sociétés, les restructurer et les fusionner avant de les lui revendre mais rien ne s’est passé comme prévu » a expliqué Tarak Ben Ammar, « les professionnels français du cinéma dénoncent la constitution d’un monopole, la fusion capote, et quand Technicolor change de direction en 2011, la multinationale abandonne le projet de rachat, invoquant des difficultés financières avant d’acquérir l’ensemble à bas prix » a-t-il précisé.
Technicolor et son ancien directeur général sont aujourd’hui accusés d’escroquerie, d’avoir trompé leurs associés mais aussi le tribunal, puisqu’ils ont caché leur participation effective dans la direction du groupe Quinta Industries.
Selon le journal Variety, le Tribunal de grande instance de Nanterre a également accusé Technicolor d\’avoir intentionnellement omis de divulguer son plan de lancement de la société de post-production Technicolor Entertainment Services France, et soupçonne Technicolor d\’avoir caché des informations sur ses négociations avec son ancien rival Deluxe pour lancer une joint-venture. Lorsque Technicolor est devenu actionnaire de Quinta, la société de Ben Ammar a été contractuellement interdite de négocier avec Deluxe, ce qui aurait pu aider Quinta Industries à sortir de la faillite.
En 2012, la société Quinta Communications détenue par Tarak Ben Ammar a saisi la justice afin d’obtenir réparation alors que le liquidateur judiciaire de la société Quinta Industries était fermement résolu à imputer à la société Quinta Communications et à Tarak Ben Ammar la responsabilité de la liquidation judiciaire. La société Quinta Communications avait assigné Technicolor au civil afin d’obtenir 60 millions d’euros de dommages et intérêts. Une décision du Tribunal de commerce de Nanterre est attendue au courant de l\’année prochaine.
M.B.Z










