La membre du Front de salut national, Chaima Issa, a indiqué, dans un post publié dans la soirée du jeudi 2 janvier 2025 sur Facebook, que l’État choisit les identités qu’il impose, pouvant faire d’une personne un inventeur ou un terroriste selon sa volonté, et indépendamment de la réalité.
L’activiste rebondit ici sur la polémique autour du jeune homme reçu par le président de la République et présenté comme étant un inventeur d’un procédé créant du papier à partir de « pierres rares ». L’information a fait l’objet d’un grand débat, puisqu’il s’est avéré qu’il ne s’agissait pas d’une invention inédite.
« En évoquant Abdelsamad, que Dieu le guide… je me suis rappelé comment le juge d’instruction au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme m’a lu les accusations portées contre moi. Pendant un instant, mon esprit s’est évadé et j’ai pensé à tout ce que j’ai accompli et à mes efforts pour promouvoir le rejet de la violence et de l’extrémisme », a expliqué Chaima Issa.
Elle a ajouté qu’elle s’est vue, l’espace d’un moment, dans une salle de classe, en train d’enseigner à ses étudiants et de leur expliquer le processus de déradicalisation. Pendant un instant, ce n’était plus le juge devant elle, mais elle-même, courant d’un endroit à un autre, d’une gare à une autre, d’un aéroport à un autre, pour assister à des conférences et des ateliers. Elle voyait ses efforts pour suivre les avancées des recherches sur la compréhension, l’encadrement et la lutte contre le terrorisme.
La membre du Front de salut national a déclaré qu’elle a demandé au juge : « Donc, vous m’accusez de commettre des actes terroristes et me qualifiez de criminelle et de terroriste », tout en se posant des questions sur les explications qu’elle devra donner à son fils et à ses étudiants.
« Est-ce cette nouvelle image que les autorités ont choisie pour moi ? Passer de militante, professeure et chercheuse, passionnée par la vie, les gens et la patrie, à une terroriste par la simple signature d’un document tamponné ? », a-t-elle expliqué.
Chaima Issa a conclu : « Aujourd’hui, il est clair que nos représentations, nos positions et ce qui constitue notre identité ne sont plus des choix que nous façonnons au fil de notre vie. Ce sont désormais les choix que l’autorité, l’État, fait pour nous. Si l’on décide que vous serez un inventeur, alors soit. Si l’on décide que vous serez un terroriste, alors soit ».

H.K