Mohamed Salah Ayari, conseiller fiscal, enseignant universitaire et membre du Conseil national de la fiscalité, a affirmé, lundi 6 janvier 2025, que la pression fiscale en Tunisie a légèrement baissé en 2025, s’établissant à 24,8 %, alors qu’en 2024 elle avait dépassé les 25 %. Selon lui, pour réduire la pression fiscale, il faut créer de la richesse et admettre que la Tunisie a la plus haute pression fiscale des pays africains.
En outre, l’expert a estimé, au micro de Hatem Ben Amara dans l’émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, et en réponse à son interrogation, que vu la cherté de la vie, il faut un revenu mensuel de 3.000 dinars (36.000 dinars par an) pour qu’un Tunisien puisse vivre confortablement et décemment aujourd’hui.
Il a aussi rappelé qu’avec la révision du barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), ceux touchant jusqu’à 49.000 dinars par an bénéficieront d’augmentations de salaires. À titre d’exemple, ceux touchant 20.000 dinars nets verront une augmentation de 650 dinars par an, soit plus de 54 dinars par mois, entre l’ancien et le nouveau barème. Et il a martelé que « le fait d’être un peu taxé pour financer certaines caisses, pour des buts sociaux spécifiques, n’est vraiment pas contraignant ».
M. Ayari a aussi abordé l’augmentation de l’impôt sur les sociétés. Pour lui, la baisse effectuée en 2021 n’était pas étudiée, le ministère des Finances n’étant pas convaincu de cette réduction de l’IS de 25% à 15%.
La première ébauche du projet de la Loi de finances était bâtie sur une taxation sur le chiffre d’affaires, et heureusement, cette proposition n’a pas abouti, étant jugée trop compliquée à appliquer. Ainsi, la nouvelle proposition consiste à passer l’IS à 20% et à 40% pour les banques et assurances.
Le conseiller fiscal a rappelé que la révision du barème de l’IRPP entraînera un manque à gagner pour l’État de 693 millions de dinars. Il est donc normal de compenser cela en taxant davantage les sociétés les plus lucratives du pays. Cela dit, il a avoué qu’il n’était pas d’accord avec la hausse de l’IS à 20%, notamment pour les PME et les startups, précisant qu’il avait proposé de maintenir le taux d’IS à 15% pour ce type d’entreprises. Il a également spécifié qu’il avait proposé une TVA de 7% pour l’acquisition de propriétés destinées à l’habitation auprès d’un promoteur immobilier pour un montant ne dépassant pas les 500.000 dinars.
En ce qui concerne l’amnistie fiscale, pour lui, c’est une occasion pour les contribuables ayant des dettes de régulariser leur situation fiscale. Il a expliqué qu’il avait appelé à augmenter le délai de remboursement pour plus de souplesse et un meilleur rendement, en rappelant que l’amnistie avait rapporté 1,2 milliard de dinars en 2022 et 1,75 milliard de dinars en 2024.
I.N