Le président de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens (OIT), Kamel Sahnoun, a indiqué, mercredi 8 janvier 2025, que les ingénieurs débutants devraient percevoir un salaire minimum de 1.500 dinars, et que ce salaire pourrait doubler avec l’acquisition d’années d’expérience.
Il a estimé que la grille des salaires des ingénieurs dans le secteur privé est « à double vitesse » : si certains perçoivent une rémunération « confortable », d’autres vivent dans la précarité.
« La Tunisie compte près de cent mille ingénieurs, dont au moins la moitié a quitté le pays après avoir acquis de l’expérience. Parmi eux, seize mille ingénieurs travaillent dans le secteur public, dont quatre mille dans la fonction publique, qui ont bénéficié d’une unique augmentation de salaire en 2019. Nous voulons généraliser cette augmentation aux douze mille ingénieurs exerçant dans les 247 établissements publics, sachant qu’elle ne sera pas prise en charge par la caisse de l’État. Nous avons conclu un accord avec la présidence du gouvernement en ce sens en 2021. Cette mesure pourrait retenir les ingénieurs et limiter l’émigration, surtout que les ingénieurs qui partent ne sont pas remplacés », a conclu Kamel Sahnoun.
Le président de l’Ordre des Ingénieurs avait déjà alerté sur le phénomène de l’émigration massive des ingénieurs, soulignant que sur les 8.500 ingénieurs diplômés chaque année, 6.500 quittent le pays. Cependant, il a précisé que ces 6.500 ingénieurs ne sont pas tous des jeunes diplômés, mais des ingénieurs ayant acquis une expérience en exerçant dans le pays.
Il a assuré que les jeunes diplômés en ingénierie se retrouvent confrontés à la réalité du marché de l’emploi, notamment en ce qui concerne le niveau des salaires et les perspectives d’évolution de leurs carrières. En conséquence, beaucoup saisissent la première opportunité qui se présente à eux à l’étranger et partent en grand nombre vers les pays africains.
M.B.Z
