Les autorités tunisiennes ont annoncé en janvier 2025 le recours à l’importation de viandes rouges en raison de la diminution du cheptel et de la hausse des prix des viandes locales.
La première cargaison a été acheminée en Tunisie il y a deux semaines et les viandes ont été mises en vente à des prix concurrentiels, chose qui nous a permis d’avoir droit à de véritables spectacles musicaux au sein de plusieurs points de ventes. Bien évidemment, zokra et tabbel étaient au rendez-vous !
Au marché de Korba, gouvernorat de Nabeul, c’est un véritable dispositif de célébration qui a été mis en place. Les images filmées par les personnes présentes montrent des musiciens et des citoyens équipés de fumigènes : on aurait dit qu’il s’agissait du tifo du Derby ou d’une finale de la coupe de la Tunisie. Il y avait même une vache attachée à l’une des fondations du bâtiment avec un homme dessus qui dansait et exprimait sa joie quant à la disponibilité de la viande à trente dinars le kilo.
Une scène similaire a été filmée au marché de Menzel Bourguiba, du gouvernorat de Bizerte. Pas de tifo ou de fumigène pour cette fois, mais de la musique et un homme équipé d’un micro et criant : « 35 dinars ! Allez ! Venez par ici goûter ces délices ! Venez ! Dansez ! Où est passée la nationale ? Celle de 45 dinars ! 34 dinars le kilo de veau ! La marchandise d’aujourd’hui fera vivre celui souffrant de la privation », a-t-il dit.
Et dire qu’il suffisait d’importer de la viande pour réveiller la ferveur populaire ! À ce rythme, on pourrait envisager une tournée nationale des cargaisons de bœuf, avec orchestre officiel et majorettes pour célébrer chaque débarquement. Après tout, quand l’accès à un produit de base devient un événement festif, c’est qu’on a atteint des sommets en matière de gestion économique. La prochaine étape ? Un festival national du pain subventionné, avec feux d’artifice pour chaque baguette livrée.
S.G
