L’homme politique, Mohsen Marzouk, a publié, jeudi 13 mars 2025, un message sur les réseaux sociaux. Dans son post, il a déclaré qu’il joignait sa voix à ceux qui appellent à suspendre la pratique du sacrifice des moutons lors du prochain Aïd El Kebir. « C’est une tradition pour ceux qui en ont les moyens », a-t-il écrit. « Mais nous, en tant que pays, ne sommes pas en mesure de le faire cette année », ajoute Mohsen Marzouk, soulignant que cela ne devait pas être imposé, mais plutôt conseillé, orienté, expliqué et débattu.
Il a expliqué que l’objectif était de préserver le cheptel cette année et de lutter contre la spéculation. Cela permettrait, selon lui, une baisse future des prix de la viande après une réduction de la consommation par les Tunisiens. L’homme politique a poursuivi : « Nous consommons annuellement la moitié de la viande rouge que les Marocains consomment, par exemple ». Pour lui, cette approche aurait aussi un impact positif sur les gens et l’économie.
Il a rappelé que le sacrifice des moutons était un acte symbolique pour se rapprocher de Dieu, mais il a insisté sur le fait qu’il n’était pas juste que les gens se rapprochent de leur Seigneur « en sacrifiant leur économie, leur subsistance et leurs intérêts », ce que le raisonnement rationnel et la religion eux-mêmes réprouvent. Mohsen Marzouk a estimé que s’abstenir de faire le sacrifice cette année pourrait être « un vrai sacrifice et un vrai rapprochement de Dieu ».
Puis il a posé la question : « Alors, y a-t-il un effort réfléchi et bienveillant ? Une décision courageuse ? », rappelant qu’un appel général de ce genre allégerait la situation de dizaines de milliers de familles, qui ne savent pas comment elles pourront se procurer un mouton pour l’Aïd. « La prise de décision est avant tout une responsabilité. Il faut simplifier les pratiques religieuses », a-t-il affirmé.
Mohsen Marzouk a précisé que cette proposition ne concernait que cette année, en attendant une baisse des prix de la viande, mais que pour augmenter le cheptel, des mesures supplémentaires devaient être prises. Il a évoqué, comme le proposaient certains observateurs, l’idée de l’interdiction de sacrifier les femelles.
Des rumeurs ont récemment circulé sur les réseaux sociaux, affirmant que le mufti de la République avait décidé d’annuler le rituel du sacrifice du mouton pour le prochain Aïd El Kebir en raison de la hausse des prix. L’Office de l’Ifta a catégoriquement démenti toute annulation du rituel sacrificiel. Elle rappelle que ce rite prophétique est une sounna confirmée.

Il convient de rappeler qu’à la fin du mois de février 2025, le roi du Maroc a annoncé l’annulation des festivités liées au sacrifice du mouton en raison des difficultés climatiques et économiques affectant l’élevage. Suite à cette annonce, plusieurs voix en Tunisie ont appelé les autorités à adopter la même mesure, soulignant que le pays fait face à des problèmes similaires.
M.B.Z