Après plusieurs décennies de recours au calcul astronomique précis pour déterminer les dates des mois lunaires, conformément à la Convention d’Istanbul, la Tunisie a opéré un revirement à la fin des années 1980 en revenant à l’observation du croissant de lune pour fixer ces dates.
Une décision politique prise par les autorités de l’époque afin de contrer l’influence des Frères musulmans, qui cherchaient, dans le contexte d’alors, à imposer un recul du pays au nom de la religion.
Aujourd’hui, plus de trente ans après ce choix, les Tunisiens continuent de vivre dans l’incertitude, attendant le verdict du mufti pour connaître le résultat de l’observation du croissant lunaire, souvent infructueuse.
Dans un communiqué publié vendredi 28 mars 2025, l’Observatoire national pour la défense de la civilité de l’État exprime son inquiétude face à cette situation, qu’il juge dépassée. Il souligne que persister dans cette pratique revient à nier le rôle de la science, du progrès et de la modernité dans la société tunisienne.
« Le maintien de l’observation du croissant de lune comme méthode officielle pour déterminer les dates des fêtes constitue un frein majeur à l’évolution de notre pays. Nous appelons à l’abandon immédiat de cette pratique et à l’adoption du calcul scientifique pour la détermination des mois lunaires », indique le communiqué.
L’Observatoire réaffirme enfin son engagement à faire de la science la boussole de l’ensemble des domaines de la vie publique dans un État civil et moderne.
M.B.Z