La Libye a annoncé mercredi la suspension des activités de dix organisations humanitaires internationales et la fermeture de leurs sièges à Tripoli, en les accusant de vouloir « installer des migrants d’origine africaine » dans le pays.
« Le projet d’installation de migrants d’origine africaine en Libye est vu comme une action hostile visant à modifier la composition démographique du pays et menace la société libyenne », a déclaré Salem Gheith, porte-parole de l’Agence de sécurité intérieure (ASI), en évoquant « des actions hostiles portant atteinte à l’intégrité de l’Etat et à sa sécurité intérieure ».
Parmi les ONG concernées : le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Médecins Sans Frontières, l’organisation française Terre des Hommes et l’italienne CESVI. Les autorités ont également sanctionné l’IMC (International Medical Corps), l’IRC (International Rescue Committee) ainsi que le Conseil pour les Réfugiés danois (RDC), a déclaré à l’AFP une source proche du dossier.
En Tunisie, cette question de modification de la « composition démographique », a été avancée par les autorités depuis 2023. Le chef de l’Etat Kaïs Saïed avait dénoncé lors d’un conseil de sécurité, un plan visant à installer les migrants subsahariens dans le pays. Depuis, une chasse aux sorcières a été lancée contre les activistes œuvrant dans l’aide aux migrants, beaucoup sont actuellement emprisonnés.
La même rhétorique du grand remplacement gagne ainsi la Libye qui rejoint la Tunisie en criminalisant l’aide humanitaire.
BN avec AFP