Foued Mebazaa, ancien président de la République tunisienne et figure marquante de la transition post-révolutionnaire, a été conduit à sa dernière demeure ce jeudi 24 avril 2025. Mais loin des hommages d’État que son rang aurait pu justifier, c’est dans une discrétion presque troublante qu’il a été inhumé.
Aucun mot, aucun message de la présidence de la République. Le président Kaïs Saïed est resté silencieux, comme si le décès de celui qui fut président de l’Assemblée des représentants du peuple, puis chef de l’État en 2011, ne méritait même pas un communiqué. De son côté, le Parlement a rendu hommage à Foued Mebazaa dans un communiqué émis aujourd’hui, soulignant « les efforts, les sacrifices et les contributions du défunt dans la construction de l’État ».
Drapé dans le drapeau national, Foued Mebazaa a été transporté dans un simple véhicule utilitaire. Une image saisissante : celle d’un ancien président qui, malgré les fonctions qu’il a exercées, est parti comme un citoyen ordinaire. Sans les honneurs, sans cortège officiel, sans hommage national. Une scène qui a profondément choqué de nombreux Tunisiens.
« Cela m’a rappelé quand Ben Ali avait ramené le cercueil de Bourguiba dans un avion nommé 7 novembre. Une forme d’ironie cruelle », confie un témoin, bouleversé.
S.H