Depuis ce matin, de nombreux citoyens tunisiens ont reçu un SMS envoyé, ce lundi 28 avril 2025, par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), expliquant ce que signifie le retrait de confiance à un membre d’un conseil élu. Le message est accompagné d’un lien dirigeant vers une note explicative publiée par l’instance. Officiellement, l’opération s’inscrit dans une démarche de sensibilisation civique.

Cependant, cette communication massive intervient dans un contexte politique particulièrement tendu. Elle coïncide en effet avec le dépôt d’une proposition de loi controversée — récemment retirée — concernant la Cour constitutionnelle. Cinq députés ont d’ailleurs refusé de retirer leurs signatures du projet, marquant ainsi leur désaccord avec la ligne dominante.
Par ailleurs, plusieurs députés ont participé à la manifestation organisée vendredi dernier à Tunis en soutien à Ahmed Souab et afin de défendre les libertés menacées dans le pays. Une présence remarquée, perçue par certains observateurs comme un acte de défiance envers les autorités.
Dans ce climat de crispation, une question se pose : l’Isie, qui se dit neutre, participe-t-elle, volontairement ou non, à une opération de communication politique visant à rappeler aux élus les risques d’indiscipline ? Ce SMS, au-delà de son apparente neutralité, vise-t-il à préparer le terrain à des procédures de retrait de mandat contre des parlementaires récalcitrants ?
S.H