L’armée israélienne a annoncé, mercredi 27 août 2025, que « l’évacuation » de Gaza-ville, plus grande ville de la bande de Gaza, était « inévitable » dans le cadre de ses opérations militaires en cours.
Sur X, le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, a déclaré que « chaque famille qui se relocalise dans le sud recevra l’aide humanitaire la plus généreuse possible », tout en soulignant que cette évacuation s’inscrivait dans la poursuite des objectifs militaires israéliens.
Cette annonce intervient alors que l’ONU a officiellement déclaré, le 22 août 2025, la famine dans la bande de Gaza, une première dans l’histoire du Moyen-Orient. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), plus de 500 000 personnes se trouvent déjà dans un état qualifié de « catastrophique », et la situation devrait s’étendre aux régions de Deir el-Balah et de Khan Younès d’ici la fin septembre.
Les agences humanitaires et les responsables onusiens jugent cette « évacuation » à grande échelle irréaliste et extrêmement dangereuse. Pour beaucoup, les intentions des Israéliens sont plutôt requalifiées de déplacement forcé ou de déportation, et non d’évacuation.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a rappelé quelque 60 000 réservistes, dans le cadre d’un plan approuvé début août par le cabinet de sécurité pour s’emparer de Gaza-ville et des camps de réfugiés voisins, prendre le contrôle sécuritaire de l’ensemble du territoire palestinien, libérer les otages et désarmer le Hamas, rapportait l’AFP dans une dépêche du mercredi 20 août 2025.
Depuis, l’armée israélienne, qui contrôle désormais environ 75 % du territoire palestinien après près de deux ans d’offensive, a intensifié ses frappes et ses opérations au sol.
La population de Gaza-ville, estimée à près d’un million de personnes, se trouve désormais confrontée à un dilemme dramatique : rester dans une ville lourdement bombardée et affamée, ou tenter de se relocaliser vers le sud, dans des conditions humanitaires précaires et incertaines.
Les experts en droit humanitaire mettent en garde : le déplacement forcé de populations civiles, qui s’annonce dans ce contexte, constitue un crime de guerre selon le droit international humanitaire, et s’inscrit dans un territoire déjà marqué par la famine et les destructions massives.
R.B.H