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Hatem Mziou : nous avons défendu nos confrères avec rigueur et j’ai la conscience tranquille !

Par Myriam Ben Zineb

Le bâtonnier, Hatem Mziou, est revenu, mercredi 27 août 2025, sur Jawhara FM, sur son mandat, les réformes menées et les défis auxquels la profession d’avocat a été confrontée.

Interrogé sur la possibilité de renouveler sa candidature au poste de bâtonnier, Hatem Mziou a précisé que « la loi interne en vigueur depuis 2011 stipule qu’un mandat ne peut être exercé qu’une seule fois. La candidature au poste de bâtonnier ou de président de section ne peut donc pas être renouvelée ». Il a ajouté qu’il laissera la place à un nouveau bâtonnier ou une nouvelle bâtonnière.

Sur son bilan, Hatem Mziou s’est déclaré satisfait de son action : « Depuis 18 ans dans cette profession, j’ai toujours agi avec constance pour représenter au mieux mes collègues. Je n’ai aucun regret et je n’aurais rien fait différemment. Mon objectif a toujours été de donner de la visibilité et du rayonnement à notre profession et de maintenir notre place parmi les organisations influentes ».

Il a toutefois reconnu que le succès des initiatives dépendait non seulement du bâtonnier, mais aussi du conseil de l’ordre, des interactions officielles et du contexte politique et professionnel. « Nous avons mené à bien plusieurs projets, comme la loi fondamentale pour la profession d’avocat, les réformes du fonds de prévoyance et de retraite, ainsi que des questions relatives à la représentation dans les institutions publiques. Nous avons travaillé de manière positive sur ces points, mais nous déplorons que l’autorité n’ait pas répondu à nos demandes législatives. Ces réformes sont nécessaires depuis des années et nous espérions les finaliser, mais le processus a été difficile, malgré la demande répétée des avocats eux-mêmes », a-t-il ajouté.

Concernant la défense des avocats emprisonnés ou en difficulté, Hatem Mziou a déclaré : « Notre profession a de grandes traditions dans la défense des causes justes et le soutien aux collègues. Nous avons toujours défendu nos confrères, parfois avec succès, parfois moins, mais toujours avec rigueur. Nous avons suivi toutes les procédures légales et utilisé tous les moyens à notre disposition. J’ai la conscience tranquille : j’ai usé de tous les moyens et plaidé personnellement dans tous les dossiers. Notre voix a été forte et continue dans ce domaine, au service de nos collègues et des citoyens ».

Pourtant, le mandat de Hatem Mziou a été fortement critiqué, non seulement au sein de la profession, mais aussi par les défenseurs des droits humains et dans certains cercles politiques. Depuis le 25-Juillet, le nombre d’avocats poursuivis ou incarcérés pour leurs opinions ou activités n’a jamais été aussi élevé. Les irrégularités, les poursuites et les procès visant activistes, politiciens ou journalistes se sont multipliés, tandis que les positions du bâtonnat ont souvent été perçues comme les plus faibles depuis des décennies. De nombreux observateurs estiment que le bâtonnat s’est progressivement écarté de sa mission de défense des droits et a adopté une posture trop conciliatrice vis-à-vis du pouvoir en place.

Dans le cadre du prochain congrès de la profession, prévu les 12 et 13 septembre à la Cité de la culture, neuf candidatures ont été déposées pour le bâtonnat, dont une seule femme. Parallèlement, 42 avocats se sont portés candidats pour intégrer le Conseil de l’Ordre national des avocats. La liste définitive des candidatures, après vérification de leur conformité aux conditions fixées par le décret régissant la profession, sera publiée dans les plus brefs délais.

Tous les avocats en exercice auront le droit de participer à l’assemblée générale ordinaire et de voter, tandis que les avocats retraités ou honoraires pourront assister sans prendre part au scrutin. Pour participer au vote, les avocats doivent justifier d’au moins une année d’ancienneté dans la profession. Hatem Mziou a estimé le nombre total de congressistes à environ 9 000, rappelant que lors des précédentes éditions, près de 40 % des avocats remplissant les conditions de vote avaient pris part à l’élection du bâtonnier et des membres du Conseil.

M.B.Z

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