Après avoir semé la panique avec son premier communiqué, le ministère de la Santé tunisien a tenté de calmer le jeu avec un second message, publié ce mercredi 27 août 2025. Mais au lieu d’écouter les citoyens et leurs préoccupations concrètes, il a choisi de fermer la rubrique commentaires, étouffant toute expression critique.

Dans ce communiqué « rassurant », le ministère affirme : « Le recours rationnel aux médicaments est une pratique reconnue dans tous les pays et ne signifie pas priver les patients de traitement, mais plutôt en assurer une utilisation appropriée ». Il en profite pour avertir les Tunisiens : « Ne vous laissez plus influencer par la théorie du complot, les fausses informations et les interprétations erronées visant à perturber et ralentir le travail du ministère ».

Une posture qui contraste fortement avec la réalité vécue par les citoyens. Nombreux sont ceux qui avaient d’abord partagé en commentaires – avant la fermeture de la rubrique – des témoignages poignants sur l’absence de médicaments pour eux ou leurs proches, détaillant les traitements manquants et exprimant leur détresse face à un système en panne. Mais le ministère, chargé de la santé des Tunisiens, a préféré les faire taire.
Cette décision de fermer les commentaires illustre une fois de plus le fossé entre les autorités et les préoccupations concrètes des patients. Entre communication rassurante et contrôle de l’information, les citoyens se sentent ignorés, et leur frustration ne fait que croître. Une frustration exprimée par les citoyens sur la toile.

Une vive polémique a éclaté ces derniers jours après la mort de deux jeunes atteints de cancer, décès attribués par leurs proches à des retards de traitement liés à la pénurie de certains médicaments. Dans la foulée, un communiqué du ministère de la Santé daté du 24 août 2025 appelant les médecins à « rationaliser les prescriptions » a enflammé les réseaux sociaux et alimenté les accusations d’un rationnement des soins.
R.B.H