Mohamed Safi, secrétaire général de la Fédération de l’enseignement secondaire, est revenu, jeudi 11 septembre 2025, sur la situation générale du secteur de l’enseignement et sur les préparatifs des autorités en vue de la rentrée scolaire.
Invité de l’émission Midi Express, M. Safi a rappelé d’emblée que le partenaire social revendique une rentrée scolaire à la hauteur des attentes des Tunisiens.
« Concernant les craintes des parents, il est possible qu’ils redoutent les mauvaises surprises que leurs enfants pourraient trouver dans des établissements en état catastrophique : absence du principe d’égalité des chances entre les élèves, manque de ressources humaines », a dénoncé Mohamed Safi.
Le secrétaire général de la Fédération de l’enseignement a également évoqué l’encombrement des classes, la violence dans l’espace scolaire ainsi que plusieurs autres inquiétudes exprimées par les parents.
« L’année dernière, dans la majorité des cas, lors des séances matinales, nos enfants passaient leur temps à chercher des chaises d’une salle à l’autre », a déploré M. Safi, tout en dénonçant l’absence totale d’entretien des établissements scolaires et le manque de moyens, allant jusqu’à menacer l’impression des examens selon lui.
« La situation est tellement catastrophique que la seule conclusion est que le ministère de l’Éducation ne porte aucun intérêt à l’état des établissements d’enseignement », a affirmé l’invité de Myriam Belkadhi. « Leur seule crainte est de promouvoir une image trompeuse, laissant croire qu’ils travaillent jour et nuit pour assurer la rentrée, alors qu’ils s’acharnent uniquement à préserver leurs postes », a-t-il poursuivi.
Il a également indiqué que toutes les protestations récentes dans le secteur visent à défendre le droit syndical. « Tout État qui brandit le slogan de la démocratie ne peut fuir le dialogue », a ajouté M. Safi, dénonçant l’exclusion de la partie syndicale et la rupture du dialogue avec les autorités.
Mohamed Safi est ensuite revenu sur les récents mouvements de mutations, qui, selon lui, ont été effectués sans consultation ni participation de la Fédération.
« Malheureusement, nous sommes revenus à des situations que nous pensions dépassées, telles que le favoritisme dans les mutations », a déclaré M. Safi. Il a ajouté : « Nous faisons face à un ministère qui ne voit pas, ne parle pas et n’entend pas. »
Le secrétaire général de la Fédération a également relevé des violations répétées de la loi, notamment des nominations basées sur les allégeances. Il a par ailleurs mis en doute la capacité du ministère de l’Éducation à assurer une rentrée scolaire normale et dans des conditions adéquates.
Enfin, Mohamed Safi a affirmé qu’aucune réunion officielle ni officieuse n’a eu lieu depuis le 31 janvier 2025, précisant que les « hauts cadres » avaient donné des instructions pour rompre tout type de dialogue. « Moi-même, qui ai passé toute ma vie au sein du ministère, j’ai été interdit d’accès à ses locaux. La situation est allée jusqu’à ce qu’un attaché militaire intervienne pour m’en empêcher », a conclu M. Safi, en réaffirmant que la Fédération a toujours été et restera ouverte au dialogue.
H.K