*Photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montrant la fumée qui s’élève au milieu des bombardements israéliens sur le territoire palestinien assiégé, le 16 septembre 2025
L’armée israélienne a annoncé le lancement, mardi 16 septembre 2025 avant l’aube, de son offensive terrestre majeure à Gaza-ville, après le soutien « indéfectible » affiché par l’allié américain pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas.
A Genève, une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza avec l’intention de « détruire » les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres responsables israéliens. Israël a rejeté un « rapport biaisé et mensonger ».
L’annonce de l’assaut à Gaza-ville a été faite juste après le départ d’Israël du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio qui a qualifié de « groupe de sauvages » le Hamas.
Depuis le 7 octobre 2023, l’offensive d’Israël a dévasté le territoire palestinien assiégé et affamé et fait des dizaines de milliers de morts. Mardi, la Défense civile a fait état de 31 morts à travers le territoire dont plusieurs à Gaza-ville.
Les troupes israéliennes avancent « vers le centre » de Gaza-ville et ont « étendu les activités terrestres dans ce principal bastion du Hamas », a dit un responsable militaire. « La phase principale de l’offensive a commencé pendant la nuit (…) », a-t-il dit en estimant à « 2.000 à 3.000 » le nombre de combattants du Hamas opérant dans l’agglomération dont l’armée veut prendre le contrôle.
« On peut entendre leurs cris », a déclaré un habitant, Ahmed Ghazal, en allusion « aux nombreuses personnes emprisonnées sous les décombres de maisons rasées par les bombardements massifs et incessants sur Gaza-ville ».
« Nous avons retiré des enfants déchiquetés », a dit un autre, Abou Abd Zaqout, alors que des Palestiniens fouillent les décombres à la recherche d’éventuels survivants.
« Gaza brûle. L’armée frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de l’armée se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas », a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz.
Depuis des semaines, les habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l’ONU, fuient en grand nombre en direction du sud.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
« Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous pensons que nous avons une petite fenêtre pour qu’un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu » avec le Hamas, a dit M. Rubio, en évoquant « probablement quelques jours et peut-être quelques semaines ».
Il s’exprimait avant son départ d’Israël, où il a promis lundi le « soutien indéfectible » de son pays à Israël pour éliminer le Hamas.
M. Rubio a déclaré que les Etats-Unis préféreraient une solution diplomatique au conflit qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d’ajouter : « parfois, lorsqu’on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n’est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver ».
Le Forum des familles des otages a déclaré dans un communiqué que celles-ci étaient « terrifiées » pour leurs proches après l’intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu « fait tout pour qu’il n’y ait pas d’accord et pour ne pas les ramener », a-t-il dit après une rencontre de familles d’otages avec M. Rubio la veille.
L’offensive à Gaza-ville provoquera « plus de destructions, plus de morts », a déploré l’Union européenne.
Le déplacement de Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement.
Avant son départ de Doha, il a exprimé à l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain et l’a exhorté à poursuivre son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas.
Le président américain Donald Trump, qui a évoqué cette attaque, a assuré lundi qu’Israël « ne frappera (plus) au Qatar », un allié des Etats-Unis.