Amine Bennour, membre du comité d’organisation de la flottille Al Soumoud, a livré jeudi 2 octobre 2025, sur les ondes de Mosaïque FM, de nouveaux détails sur la situation en mer. Selon lui, malgré l’ampleur de l’opération israélienne, tous les bateaux n’ont pas été neutralisés.
« L’armée navale israélienne a eu du mal à intercepter l’ensemble des navires », a-t-il affirmé. Le responsable a indiqué que le Mikeno avait réussi à atteindre les eaux territoriales gazaouies et se trouvait à environ huit milles – soit une dizaine de kilomètres – des côtes. Deux autres navires demeurent encore en communication avec les organisateurs et poursuivent leur progression. « Les petits bateaux tentent de contourner le blocus israélien et avancent vers Gaza. Ce sont des voiliers et ils ont pris de la vitesse pour semer les patrouilleurs israéliens », a-t-il ajouté.
Amine Bennour a précisé que 21 militants avaient été arrêtés et que leurs embarcations avaient été saisies. Le sort de sept autres personnes reste, pour l’heure, incertain. « Nous attendons une mise à jour internationale pour confirmer leur situation », a-t-il souligné.
Depuis le départ de la flottille, les organisateurs affirment avoir préparé les participants à ce scénario. Tous ont suivi des formations centrées sur la résistance non-violente. « Aucun militant n’était armé. Ils sont partis à poitrine découverte, avec seulement quelques affaires personnelles », a insisté M. Bennour. Les protocoles prévoyaient, en cas d’arrestation, de lever les mains face aux caméras, porter le gilet de sauvetage et se soumettre aux ordres sans résistance. « Nous parlons de civils face à une machine militaire. Le rapport de force est totalement déséquilibré », a-t-il observé.
Des images transmises par les militants montrent des soldats israéliens montant à bord, armes pointées sur les activistes. Certains témoignages évoquent même des tentatives de faire chavirer des embarcations.
« Tout était construit autour d’une tentative de briser le blocus de Gaza, même si nous savions que l’interception était inévitable », a résumé l’organisateur. Pour lui, l’essentiel reste le symbole de cette mobilisation internationale.
Dans la nuit du 1er octobre 2025, la marine israélienne avait intercepté plusieurs bateaux de la flottille Al-Soumoud, parmi lesquels l’Alma, le Sirius, l’Adara, le Spectra, le Dier Yassin, le Maria Christina et le Huga. Les organisateurs ont dénoncé une intervention « illégale » dans les eaux internationales, alors qu’Israël a justifié son action par le respect d’un blocus naval qu’il estime légal.
Composée d’une quarantaine de navires et de centaines de militants issus de plus de quarante pays, la flottille comptait des figures internationales telles que Mandla Mandela, Greta Thunberg, Rima Hassan ou encore Ada Colau. Tous affirmaient vouloir apporter un soutien humanitaire à Gaza et dénoncer le blocus imposé à l’enclave palestinienne.
M.B.Z