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Quand le drapeau de One Piece devient l’étendard de la Génération Z

Photo de Sameer Al-Doumy / AFP

Une image étonnante a émergé ces derniers temps sur la scène des manifestations mondiales : le drapeau pirate de l’équipage au Chapeau de Paille, issu du manga culte One Piece, flottant au milieu des pancartes et des drapeaux nationaux. De l’Indonésie aux Philippines, du Népal à la France, ce symbole, représentant une tête de mort souriante coiffée du fameux chapeau de paille de Monkey D. Luffy, est devenu l’étendard inattendu de la révolte de la Génération Z.

Comment un emblème fictif, tiré d’un manga populaire, a-t-il pu transcender les frontières et les cultures pour incarner l’esprit de contestation d’une jeunesse en quête de changement ?

Un symbole à résonance mondiale

La popularité de ce Jolly Roger ne relève pas d’un simple effet de mode. Elle est profondément ancrée dans les thèmes centraux du manga d’Eiichiro Oda, qui résonnent avec les frustrations et les aspirations de la Gen Z.

1. La lutte contre l’oppression et la corruption
L’histoire de One Piece est une quête de liberté. Monkey D. Luffy et son équipage naviguent dans un monde dominé par le Gouvernement Mondial, une entité souvent dépeinte comme autoritaire, corrompue et dissimulant de sombres vérités.
Leurs aventures les mènent régulièrement à renverser des tyrans, à libérer des peuples opprimés et à défier un système injuste. Pour de nombreux jeunes manifestants, ce récit fait écho à leurs propres luttes : dénonciation de la corruption, rejet des inégalités sociales et exigence de justice et de transparence. Le drapeau devient alors un appel visuel fort à la révolte populaire contre l’ordre établi.

2. L’emblème de la liberté et du défi
Le drapeau pirate est traditionnellement un symbole de défi et d’indépendance. Dans One Piece, l’équipage au Chapeau de Paille a choisi de vivre en marge des règles, poursuivant ses rêves et ses propres lois sur les mers.
Pour la jeunesse, adopter cet emblème revient à signifier son refus de se conformer aux attentes d’une classe politique jugée déconnectée. Dépolitisé à l’origine, ce symbole peut être utilisé par divers mouvements, aux revendications variées mais unis par une même colère, sans référence directe à un parti ou une idéologie précise.

3. Une référence culturelle partagée
La Gen Z a grandi avec One Piece. Lancé en 1997, le manga est devenu un phénomène culturel mondial.

  • Identité et connexion : utiliser un symbole issu d’une œuvre connue de millions de jeunes crée un sentiment de solidarité immédiat, au-delà des frontières linguistiques et géographiques.
  • Viralité des réseaux sociaux : l’adoption du drapeau s’est répandue grâce à la circulation d’images virales, faisant de lui un code visuel international de la contestation.

De l’écran à la rue : un manifeste numérique

Le drapeau de One Piece n’est pas le premier symbole de la pop culture récupéré par des mouvements de protestation. Mais son essor rapide à l’échelle mondiale illustre la manière dont la Gen Z puise dans ses références culturelles pour forger un vocabulaire inédit de la dissidence.

En brandissant cet étendard, les jeunes manifestants ne se contentent pas de jouer aux pirates : ils transforment une icône culturelle en emblème vivant de la résistance. Un signal clair et universel qu’ils sont unis dans leur quête d’un avenir plus juste.

Alors que le manga continue de raconter la quête du One Piece, le drapeau des Chapeaux de Paille est devenu un rappel puissant que la soif de liberté et la lutte contre l’injustice dépassent toujours les frontières de la fiction.

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