La décision rendue le 1er octobre par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Nabeul, condamnant à mort Saber Chouchane, travailleur journalier et père de trois enfants, pour des publications Facebook jugées offensantes envers le président Kaïs Saïed, a fait la Une de la presse internationale.
De Paris à Bruxelles, en passant par Londres, les grands titres n’ont pas tardé à commenter ce jugement, qualifié de disproportionné.
Yahoo Actualités met en avant la dénonciation de l’ONG CRLDHT, qui fustige « un précédent grave pour la liberté d’expression en Tunisie ».
Le Monde titre : « En Tunisie, un homme condamné à mort pour des publications Facebook critiques du pouvoir ».
Le Parisien parle d’« un précédent très grave », reprenant l’expression d’une ONG de défense des droits de l’Homme.
Libération insiste sur le caractère politique du dossier : « Un homme condamné à mort pour des messages Facebook hostiles au président Kaïs Saïed ».
Africanews rappelle que le tribunal a jugé les publications comme « offensantes envers le président », soulignant la sévérité de la sanction.

Au-delà des titres de la presse internationale, d’autres médias, comme Boursorama, Zonebourse et même Gamereactor France, ont relayé l’affaire, preuve de son impact au-delà du champ politique traditionnel. Pour beaucoup, ce cas illustre un durcissement inquiétant du régime tunisien.
Selon La Libre Belgique, « cette condamnation interroge sur le respect des droits fondamentaux dans un pays autrefois présenté comme un modèle démocratique issu du printemps arabe ».


Les réactions internationales rappellent également la controverse autour du décret-loi 54, régulièrement critiqué par les ONG et les journalistes pour avoir ouvert la voie à des poursuites judiciaires contre des opinions exprimées sur Internet.

les cercles proches du pouvoir ont longtemps fait de la défense de l’image de la Tunisie à l’étranger un véritable étendard. Or, une condamnation aussi sévère pour des publications sur les réseaux sociaux risque, au contraire, de nuire à cette réputation, en envoyant un signal inquiétant sur le respect des libertés fondamentales dans le pays.
S.H