L’avocat Mohamed Daoudi a annoncé, dimanche 5 octobre 2025, la mort d’un détenu atteint d’un handicap mental et souffrant de graves troubles psychiques, à la suite de l’ignorance par les organes judiciaires de son état de santé.
Dans un post publié sur Facebook, Me Daoudi a expliqué que cette affaire soulève de sérieuses questions quant à la responsabilité des autorités judiciaires et pénitentiaires.
Selon son récit, le défunt, interné à l’hôpital psychiatrique Razi depuis 2010, a été impliqué dans une affaire de trafic de drogue sans qu’aucun lien concret ne soit établi avec ce dossier. Malgré son état de santé, il a été placé en détention provisoire le 29 septembre 2025 sur décision du juge d’instruction, sans avoir été entendu et sans que sa carte attestant de son handicap mental ne soit jointe au dossier.
« Depuis son arrestation, il ne dormait plus, ne mangeait plus, ne buvait plus et ne prenait plus ses médicaments », a écrit Me Daoudi. Le détenu aurait été enchaîné par les agents pénitentiaires, au point d’avoir les poignets ensanglantés, avant d’être placé à l’isolement.
L’avocat affirme avoir alerté à plusieurs reprises le juge d’instruction sur la gravité de la situation, réclamant le transfert urgent de son client à l’hôpital Razi ou dans un autre établissement spécialisé. Mais le magistrat aurait refusé d’intervenir, estimant ne pas être compétent pour ordonner une hospitalisation obligatoire, en dépit de la loi de 1992 qui, selon l’avocat, lui confère cette compétence.
Même réponse du côté du procureur de la République, qui aurait également refusé d’intervenir, invoquant l’incompétence.
« Mon client est mort en prison, alors que le juge d’instruction n’a même pas pris la peine de consulter la loi ni d’examiner la demande d’expertise médicale », a conclu Me Daoudi.

H.K