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Banque mondiale : la croissance tunisienne devrait ralentir à 2,5% en 2026 puis à 2,2% en 2027

Par Imen Nouira

La Banque mondiale anticipe une amélioration de la croissance économique tunisienne en 2025, selon son dernier rapport sur la situation économique du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan (MENAAP), publié ce mardi 7 octobre 2025. L’institution prévoit un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 2,6% en 2025, contre 1,6% en 2024, grâce à une reprise de la production agricole — notamment de l’huile d’olive et des céréales — et à une intensification de l’activité dans le secteur de la construction.

Le rapport souligne que cette embellie devrait toutefois être temporaire : la croissance tunisienne ralentirait à 2,5% en 2026 puis à 2,2% en 2027, dans un contexte marqué par des contraintes de financement persistantes et des déséquilibres structurels.

« La Tunisie est attendue en hausse à 2,6 % en 2025, portée par la reprise agricole et la construction, mais la croissance devrait se modérer à partir de 2026, sous l’effet d’un environnement financier restreint », précise la Banque mondiale.

Le rapport évoque également les effets indirects des nouvelles taxes commerciales américaines, introduites en avril 2025. Selon la Banque mondiale, ces mesures pourraient avoir un impact modéré mais non négligeable sur les exportations tunisiennes.

« Quelques pays, tels que la Tunisie et le Pakistan, pourraient enregistrer une baisse de leurs exportations mondiales de l’ordre de 0,5 % et 1,5 % respectivement », note le document, en s’appuyant sur le modèle d’analyse du commerce mondial (GTAP).

Toutefois, l’impact global de ces hausses tarifaires resterait limité pour la plupart des pays de la région MENAAP, ceux-ci exportant peu vers les États-Unis ou principalement des produits énergétiques exemptés de droits de douane.

Globalement, la Banque mondiale prévoit une croissance moyenne de 2,8% dans la région MENAAP en 2025, avant une accélération à 3,3% en 2026. Les pays du Golfe devraient profiter de la levée progressive des restrictions sur la production pétrolière et de la vigueur de leurs secteurs non pétroliers.

En revanche, plusieurs économies en développement, dont la Tunisie, restent confrontées à des défis structurels : dépendance énergétique, poids du secteur informel, difficultés d’accès au financement et faible participation des femmes au marché du travail.

Le rapport, intitulé « Emploi et Femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée », met en avant l’urgence d’une meilleure intégration économique des femmes dans la région. Actuellement, seule une femme sur cinq participe à la population active, soit le taux le plus faible au monde, malgré les progrès enregistrés en matière d’éducation et de compétences.

Pour la Tunisie, cette prévision de croissance reste donc encourageante mais fragile. Si la bonne campagne agricole et la relance du bâtiment devraient stimuler l’économie à court terme, la Banque mondiale alerte sur la nécessité de poursuivre les réformes structurelles, de diversifier les sources de croissance et de réduire la vulnérabilité externe afin de consolider les perspectives à moyen terme.

I.N.

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