L’avocat Mohamed Ali Bouchiba a dénoncé, dans un message publié, jeudi 9 octobre 2025, sur les réseaux sociaux, le refus de l’administration pénitentiaire d’exécuter une décision judiciaire rendue en faveur de son client, Rayen Hamzaoui, ancien maire d’Ezzahra, détenu à la prison civile de la Mornaguia.
Selon l’avocat, la juge de la famille du tribunal de première instance de La Manouba avait rendu, le 6 juin 2025, un jugement autorisant les enfants mineurs de Rayen Hamzaoui à lui rendre visite directe, sans barrière ni vitre de séparation. La décision visait à préserver l’intérêt supérieur de l’enfant et à garantir aux mineurs leur droit de voir et d’embrasser leur père détenu.
Me Bouchiba a indiqué que cette décision avait été accueillie avec joie par son client et surtout par ses enfants, heureux à l’idée de pouvoir enfin rencontrer leur père dans des conditions humaines. Cependant, la direction de la prison civile de la Mornaguia a refusé d’appliquer le jugement, sans fournir de justification.
L’avocat a qualifié cette situation d’« inédite et choquante », estimant qu’il est inconcevable qu’une administration publique puisse être informée d’une décision de justice et refuser ouvertement de l’exécuter. Il a souligné que ce refus « ne punit pas le père, mais les enfants eux-mêmes, qui n’ont commis aucune faute ».
« Appliquez la loi, assez de rancune, les enfants ne sont pas coupables », a-t-il écrit, appelant à mettre fin à ce qu’il considère comme une logique de représailles contraire à l’État de droit.
Rayen Hamzaoui fait partie des personnes condamnées le 8 juillet 2025 par la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le tribunal de première instance de Tunis, dans le cadre de l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État 2 ».
Dans ce verdict, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a été condamné à quatorze ans de prison, tandis que Rayen Hamzaoui et plusieurs autres accusés détenus — Habib Ellouz, Mehrez Zouari, Abdelkarim Abidi, Kamal Bedoui et Fathi Beldi — ont écopé de douze ans d’emprisonnement. Les charges retenues concernent notamment la formation d’une organisation en lien avec des actes terroristes, l’incitation à la violence, la tentative de changer la forme du régime de l’État, ainsi que le recrutement et l’entraînement de personnes à des fins terroristes.

M.B.Z
Commentaire
marouen.achouri
Un traitement inhumain