L’approche sécuritaire déployée pour encadrer les manifestations à Gabès, depuis l’asphyxie des élèves du collège Chatt Essalem, a été vivement dénoncée par de nombreux internautes ce samedi 11 octobre 2025.
Vendredi 10 octobre, plusieurs élèves du collège Chatt Essalem à Gabès ont été victimes d’asphyxie à la suite d’émissions de gaz provenant du Groupe chimique tunisien (GCT).
À la suite de ce nouvel incident, les habitants en colère ont manifesté devant les usines du groupe chimique. Des unités de la police et de l’armée ont été déployées pour faire face aux protestataires. Les manifestations se sont poursuivies samedi, donnant lieu à des accrochages entre les forces de l’ordre et les habitants. C’est cette approche sécuritaire qui a suscité une vive vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
L’incident, devenu récurrent ces dernières semaines, a ravivé la colère des habitants, qui ont multiplié les sit-in et les mouvements de protestation. En réponse, la gestion sécuritaire de cette crise environnementale a provoqué un torrent de critiques en ligne. Plusieurs voix ont dénoncé une approche jugée répressive à l’encontre de citoyens ne réclamant que leur droit à un environnement sain.
Une vidéo, largement partagée en ligne, montre des manifestants entonnant l’hymne national face à un important dispositif policier. La scène a provoqué un tollé : beaucoup y voient une image symbolique du désespoir des habitants de Gabès, contraints de respirer un air pollué tout en subissant une répression jugée injustifiée.
Sur les réseaux, les réactions se sont multipliées. Le journaliste et rédacteur en chef de Business News, Marouen Achouri, a résumé le sentiment général par une remarque cinglante : « Pollution, migration irrégulière, opposition politique, prix et approvisionnement, problèmes dans le sport… La réponse est toujours la même : les sécuritaires ».

Plusieurs voix ont dénoncé ce choix jugé répressif face à des citoyens qui revendiquent simplement le droit à un environnement sain.
La jeune activiste Ithar El Heni a, de son côté, exprimé sa colère dans un post virulent : « Un pays asphyxié : des enfants à l’hôpital, des malades du cancer de toutes sortes… Et que fait le chef suprême des forces armées ? Il leur envoie l’armée et la police au lieu d’appliquer la décision de démanteler les unités qui tuent le peuple ».

Cette colère largement exprimée en ligne illustre le ras-le-bol de voir, une fois de plus, la force publique remplacée à la place du dialogue. Face à une crise environnementale qui empoisonne littéralement la vie des habitants, le pouvoir persiste dans une approche du tout sécuritaire, préférant déployer des uniformes plutôt que des solutions — et rassurer une population à bout de souffle.
H.K