Le collectif “Stop Pollution” et plusieurs associations locales ont publié, ce samedi 11 octobre 2025, un communiqué conjoint dénonçant la grave dégradation de la situation environnementale et sanitaire à Gabès.
Les signataires accusent les autorités de poursuivre des politiques irresponsables qui ont transformé la région en victime du développement inégal et de la pollution industrielle chronique.
Ils rappellent que, malgré les engagements officiels pour démanteler les unités polluantes du Groupe chimique tunisien, la politique de la procrastination demeure la règle, alors que les fuites et les émissions nocives continuent de menacer la vie de milliers d’habitants. « Ce que vit Gabès aujourd’hui n’est pas seulement une crise écologique, mais un visage criant de l’injustice et de l’inégalité », lit-on dans le texte.
Le communiqué conjoint énumère plusieurs revendications précises :
- Rejet total de la poursuite des activités du complexe chimique et de toute solution de façade.
- Application effective des engagements pris le 29 juin 2017 pour démanteler les unités polluantes dans des délais clairs et transparents.
- Ouverture d’une enquête indépendante sur les récentes fuites et émissions, et mise en responsabilité de toute personne impliquée dans des cas de négligence ou de dissimulation.
- Annulation des décisions gouvernementales du 5 mars relatives à la multiplication de la production liée au phosphate, la création d’une unité d’ammoniac vert, le développement d’industries d’hydrogène à l’export et le retrait du phosphogypse de la liste des substances dangereuses.
- Insistance sur le lien entre justice environnementale et justice sociale, affirmant que Gabès n’est pas une zone de sacrifice.
- Élaboration d’un programme de développement alternatif pour garantir les droits économiques et professionnels des habitants tout en respectant l’environnement.
- Appel à toutes les forces civiles, organisations de défense des droits de l’homme et syndicats de la région pour unir les efforts en faveur d’une solution radicale et durable.
Parmi les organisations signataires figure également l’Ordre des avocats de Gabès, aux côtés de plusieurs associations locales et collectifs engagés pour la justice environnementale. Le communiqué conclut en annonçant la poursuite de la mobilisation « sur un rythme ascendant », malgré les tentatives d’intimidation ou de récupération.



H.K