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À Gaza, le Hamas exécute des Palestiniens qu’il accuse de trahison

Photo de : Eyad Baba : AFP

Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville lors d’affrontements armés entre les forces du Hamas et des clans palestiniens, dont le clan Doghmoush, accusés d’allégeance à Israël, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d’échauffourées, des « échanges de tirs » ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Des témoins sous couvert de l’anonymat ont déclaré craindre pour leur sécurité. 

« Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu’à maîtriser complètement leurs adversaires », a expliqué un riverain. « Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité », a-t-il ajouté.

Un autre habitant a confirmé ces faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT). Une source du ministère de l’Intérieur de Gaza a reconnu qu’il y avait eu des morts dans les deux camps et a indiqué qu’une soixantaine de membres de la famille Doghmoush avaient été arrêtés, accusés d’être « affiliés à l’occupation » et responsables de plusieurs meurtres.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille Doghmoush a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des « écarts », mais a accusé les forces de sécurité du Hamas d’avoir ciblé tous ses membres sans distinction. « Il suffisait d’appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison », a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s’était déjà opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush, dans le cadre de sa consolidation du pouvoir.

Après l’annonce par le Hamas de la mort d’au moins 32 personnes lors de ces affrontements, la question se pose : qui contrôle réellement Gaza aujourd’hui?

Au cœur d’une ville largement détruite par la guerre, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des membres du Hamas procédant à des exécutions sommaires de personnes accusées de collaboration avec Israël. Ces images interviennent quelques jours après l’exécution publique de trois hommes accusés d’espionnage, diffusée par le Hamas sur les plateformes en ligne. Pour plusieurs analystes, il s’agit d’une démonstration de force destinée à réaffirmer son autorité, alors que sa popularité semble s’éroder.

D’autant que le mouvement est conscient du changement de sentiment au sein de la population : plusieurs manifestations de colère ont éclaté pendant la guerre, accusant le Hamas d’avoir entraîné la bande de Gaza dans un conflit dévastateur.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une « période d’amnistie générale » pour les membres de « bandes criminelles » n’ayant pas commis de meurtres pendant la guerre, une mesure qui pourrait contribuer à apaiser les tensions.

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi, des journalistes de l’AFP ont constaté un déploiement renforcé des forces de sécurité du Hamas dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur les marchés et les grands axes, illustrant la volonté du mouvement d’affirmer, malgré les divisions internes, qu’il demeure le seul maître du territoire.

BN avec AFP

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