La chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis a reporté, mardi 14 octobre 2025, le procès dans l’affaire du décès du député Jilani Daboussi.
Plusieurs figures politiques connues sont accusées dans cette affaire, dont l’ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri, Mondher Ounissi, président par intérim du mouvement Ennahdha, Abdelkader Bahloul, ancien procureur général de la République, ainsi que Nadia Helal, ancienne médecin de la prison civile de Mornaguia, et Abdelatif Mekki, ancien ministre de la Santé.
Les charges retenues par le doyen des juges d’instruction concernent des accusations de meurtre prémédité et de complicité. Ces accusations font suite aux violations présumées des droits du défunt durant sa détention, ayant conduit à son décès le 7 mai 2014, quelques jours après sa libération.
La procédure judiciaire a été marquée par l’émission de mandats de dépôt contre plusieurs accusés, tandis qu’Abdelatif Mekki bénéficie d’une mesure de liberté avec interdiction de quitter le territoire et interdiction de prise de parole médiatique.
L’affaire trouve son origine dans les plaintes déposées par la famille du défunt. Selon Sami Daboussi, fils du disparu, son père a été « arrêté arbitrairement, détenu au-delà des délais légaux, et traité de manière inhumaine ». La famille a également introduit un appel pour élargir le champ de l’enquête à d’autres personnalités politiques.
Il convient de rappeler que Jilani Daboussi, ancien maire de Tabarka, est décédé d’une crise cardiaque le 7 mai 2014 à l’âge de 67 ans, quelques heures seulement après sa libération. Détenu depuis octobre 2011 sans condamnation, malgré une détention préventive ayant largement dépassé la durée légale de quatorze mois, cet homme diabétique et sous dialyse avait connu de multiples hospitalisations durant son incarcération. Son fils Sami avait dénoncé, au micro de Business News, un acharnement judiciaire, affirmant que son père n’a pas été libéré malgré des décisions de la Cour de cassation le blanchissant, et accuse des personnes nommément identifiées d’être responsables de sa mort après des tentatives de racket avortées.
H.K