La Société de transport du Sahel (STS) a enfin publié, mardi 14 octobre 2025, ses états financiers de l’exercice 2020, avec un retard de quatre ans et trois mois et demi sur les délais réglementaires.
Il ressort de ces comptes que la société a clôturé l’année 2020 avec des résultats reportés de -46,39 millions de dinars, contre -27,84 millions de dinars un an auparavant. Le résultat net est resté déficitaire, à six millions de dinars, contre 18,55 millions de dinars de perte en 2019. Les charges financières ont enregistré une baisse de dix-huit pour cent, passant de 3,56 millions de dinars fin 2019 à un niveau plus modéré en 2020.
Les commissaires aux comptes ont émis une opinion avec réserves sur les états financiers de la STS, attirant l’attention sur plusieurs points de fragilité.
Dans leur paragraphe d’observations, ils indiquent que les créances de la société auprès des ministères de l’Intérieur, de la Défense nationale, de la Justice et des Finances, présentées dans le poste “clients”, atteignaient 19,09 millions de dinars au 31 décembre 2020. La STS a constitué à ce titre des provisions de 16,13 millions de dinars.
Les auditeurs avertissent que « la non-récupération de ces créances dans des délais raisonnables, leur augmentation d’une année à l’autre et leur absence d’inscription dans des procès-verbaux annuels signés par les deux parties sont de nature à compromettre leur recouvrement et à impacter la situation financière de l’entreprise ».
Les commissaires aux comptes soulignent également ne pas avoir reçu l’ensemble des réponses à leurs demandes de confirmation adressées aux banques, fournisseurs et clients, ce qui les empêche de procéder aux rapprochements nécessaires entre les données comptables et celles détenues par les tiers.
Ils ajoutent par ailleurs ne pas avoir obtenu le rapprochement bancaire du compte ouvert auprès de l’Arab Tunisian Bank (ATB), qui affiche un solde créditeur de sept dinars datant de 2004 et années antérieures.
Enfin, ils notent que leur rapport sur le système de contrôle interne relatif à la vente des tickets comporte plusieurs observations liées au manque de contrôles continus et inopinés, les empêchant d’attester avec certitude de l’exhaustivité des recettes correspondantes.
Ces constats mettent en lumière les difficultés structurelles et les fragilités financières persistantes de la Société de transport du Sahel, dont la viabilité dépend en grande partie du recouvrement de ses créances publiques et de l’amélioration de ses mécanismes de contrôle interne.
I.N
