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Affaire du Conseil tunisien pour les réfugiés : la justice refuse la libération d’Abderrazak Krimi et Mustapha Djemali

Par Myriam Ben Zineb

La 44ᵉ chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a décidé, jeudi 16 octobre 2025, de rejeter la demande de libération déposée au profit d’Abderrazak Krimi et Mustapha Djemali, deux membres de l’Association du Conseil tunisien pour les réfugiés, détenus depuis plus de 17 mois.

Poursuivis pour avoir « apporté une aide humanitaire aux catégories les plus vulnérables parmi les femmes et les enfants », les deux prévenus restent incarcérés dans le cadre d’une affaire qui suscite de vives inquiétudes au sein des milieux associatifs et des défenseurs des droits humains.

Le tribunal a fixé la prochaine audience au 24 novembre 2025, afin de permettre à la défense de présenter ses plaidoiries. Cependant, plusieurs observateurs dénoncent une tendance à vouloir accélérer la procédure sans garantir pleinement le droit à la défense ni les principes d’un procès équitable.

Des voix se sont élevées pour condamner la poursuite de ce qu’elles qualifient de “criminalisation de l’action humanitaire”, exprimant leur solidarité avec les deux militants et appelant à leur libération immédiate et inconditionnelle.

Cette affaire intervient dans un contexte plus large de pressions judiciaires visant plusieurs acteurs de la société civile.

La Cour de cassation a en effet rendu, le 8 octobre 2025, sa décision dans un autre dossier impliquant plusieurs militants associatifs. Elle a accepté le pourvoi en cassation sur la forme, mais l’a rejeté sur le fond, maintenant ainsi toutes les charges contre Shérifa Riahi, Iyadh Boussalmi, Mohamed Jouou, Imen Ouardani et Mohamed Ikbel Khaled.

Plus d’un an après leur arrestation, Shérifa Riahi, Iyadh Boussalmi et Mohamed Jouou demeurent en détention. Leur procès, tout comme celui de Krimi et Djemali, s’inscrit dans une série de poursuites visant des militants engagés dans la défense des droits des migrants et la lutte contre le racisme.

De nombreuses organisations estiment que ces affaires traduisent une criminalisation croissante du travail humanitaire et associatif en Tunisie. Parmi les personnes encore emprisonnées figurent Saadia Mosbah, Shérifa Riahi, Mohamed Jouou, Iyadh Boussalmi, Mustapha Djemali, Abderrazak Krimi, Imen Ouardani, Mohamed Ikbel Khaled, Abdallah Saïd et Saloua Ghrissa. Leur sort continue de susciter une mobilisation nationale et internationale, sur fond d’appels répétés à la libération des défenseurs des droits humains.

M.B.Z

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