Les manifestations ont repris, dans la nuit du jeudi 16 octobre 2025, dans plusieurs zones du gouvernorat de Gabès, où la tension est montée d’un cran. Des routes ont été bloquées à Aïn Salem, tandis que des pneus enflammés barraient la circulation. Ce soir encore, de violents heurts ont opposé manifestants et forces de l’ordre, qui ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Malgré les nombreux mouvements de protestation, l’activité du Groupe chimique tunisien (GCT) se poursuit, suscitant la colère des habitants.
Le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala, a présidé, le même jour, une réunion du bureau du Parlement consacrée notamment à la situation préoccupante dans la région de Gabès. Au terme des discussions, le bureau a décidé d’organiser une séance d’audition avec la cheffe du gouvernement, ou son représentant, le lundi 20 octobre 2025 à partir de 10 heures, afin d’aborder la crise environnementale persistante dans le gouvernorat.
Cette initiative se veut un geste rassurant envers les habitants de Gabès et une tentative de coordination avec l’exécutif pour trouver des solutions rapides et durables aux problèmes liés aux émissions polluantes du Groupe chimique tunisien.
Gabès connaît, en effet, depuis plusieurs semaines une vive tension à la suite de nouveaux épisodes d’intoxication collective liés aux émissions du GCT. Plusieurs organisations, dont Stop Pollution, ont dénoncé la persistance des activités polluantes malgré la décision de démantèlement des unités nocives prise en 2017. Les habitants, soutenus par la société civile, exigent l’application immédiate de cette mesure et une intervention urgente des autorités.
M.B.Z