L’UGTT exprime son soutien total au mouvement citoyen de Gabès

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a publié, vendredi 17 octobre 2025, un communiqué fort dans lequel elle dénonce « un processus de mort lente et silencieuse » que subit la région de Gabès depuis des décennies en raison des industries polluantes.

La centrale syndicale souligne que ces activités ont coûté la santé et la vie de nombreux habitants, tout en détruisant l’environnement « sur terre, en mer et dans les airs ». Elle pointe du doigt « la vétusté des équipements, l’usure des installations et l’abandon des lieux », accusant les gouvernements successifs d’avoir fermé les yeux sur des « dommages irréversibles » infligés à la région au nom du profit.

L’UGTT rappelle qu’un mouvement populaire, spontané et pacifique, mais « conscient et déterminé », s’est enclenché depuis plusieurs semaines sous le mot d’ordre : « Sauver Gabès de la mort en éliminant ses causes et en démantelant l’industrie meurtrière ». Cette mobilisation s’inscrit, selon le communiqué, dans la continuité « de décennies de luttes sociales pour les droits fondamentaux, notamment le droit à la santé et à la vie ».

Dans son texte, le Bureau exécutif national de l’organisation syndicale exprime sa solidarité avec la population de Gabès et son soutien total « aux luttes pacifiques et aux forces vives de la région, notamment l’Union régionale du travail, les jeunes, les citoyens, les associations et les organisations locales ».

L’UGTT condamne par ailleurs « la répression exercée contre les manifestants et l’usage excessif de la force pour les disperser », appelant à « mettre fin à la gestion sécuritaire des revendications légitimes de la région, à libérer les personnes arrêtées et à abandonner les poursuites engagées contre elles ».

Le communiqué exhorte les autorités à répondre positivement à la revendication populaire de « démanteler les unités industrielles polluantes », en commençant par « l’arrêt des activités les plus nocives et des installations les plus délabrées ». La centrale syndicale appelle également à « la mise en place d’une véritable feuille de route pour le sauvetage de Gabès », fondée sur les études et propositions d’experts, dont celles présentées à plusieurs reprises par l’UGTT.

Le Bureau exécutif insiste sur la nécessité de « solutions structurelles et intégrées » visant à la fois à mettre fin à la catastrophe environnementale et à « garantir aux habitants des moyens de subsistance durables ». Il propose, à cet effet, l’élaboration d’un « plan d’économie alternative et propre », qui ne saurait aboutir qu’à travers « un dialogue sérieux et responsable entre les différentes parties sociales, civiles et de défense des droits humains ».

Enfin, la centrale syndicale appelle à l’élaboration d’« une stratégie nationale pour l’environnement » afin de protéger d’autres régions frappées par le même phénomène, telles que « le bassin minier de Gafsa, Skhira et d’autres zones affectées par la pollution et le chaos industriel ».

M.B.Z