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Soumoud : Gabès n’est plus une ville, c’est une zone de sacrifice

Par Raouf Ben Hédi

Le collectif Soumoud a tiré, vendredi 17 octobre 2025, la sonnette d’alarme face à la dégradation alarmante de la situation environnementale et sociale dans la région de Gabès. Dans un communiqué, l’organisation dénonce « un danger imminent pour la santé et la vie des habitants », causé par les émissions toxiques provenant des usines du Groupe chimique tunisien (GCT).

Le collectif rappelle que les derniers jours ont été marqués par plusieurs cas d’asphyxie, notamment parmi les élèves et les habitants des quartiers voisins de la zone industrielle. Des manifestations ont éclaté pour dénoncer la pollution chronique et l’absence de solutions concrètes. Ces mobilisations ont été violemment réprimées. Soumoud évoque un « usage excessif de gaz lacrymogène » et des « interventions brutales » ayant entraîné des blessés et des arrestations parmi les protestataires.

Le collectif rappelle qu’en 2017, une convention avait été signée pour transférer les unités polluantes du GCT, mettre fin au déversement du phosphogypse en mer et réhabiliter le golfe de Gabès. Huit ans plus tard, ces engagements « restent lettre morte », souligne Soumoud, déplorant un sentiment de marginalisation et de désespoir croissant au sein de la population locale.

« Ce qui se passe à Gabès n’est pas un cas isolé, mais un exemple frappant de la crise environnementale nationale », indique encore le communiqué, pointant la multiplication des foyers de pollution industrielle à travers le pays dans un contexte d’« absence totale de politique écologique juste et globale ».

Soumoud affirme son soutien « total et inconditionnel » aux mobilisations pacifiques des habitants de Gabès et appelle à l’arrêt immédiat des unités polluantes du GCT, à leur transfert vers une zone non habitée et à la modernisation des équipements conformément aux normes internationales.

Le collectif tient le Groupe chimique tunisien et les autorités de tutelle pour « pleinement responsables » de la détérioration du cadre de vie à Gabès et demande l’ouverture d’une enquête urgente sur les récentes fuites toxiques.

Il condamne également « la répression sécuritaire » et plaide pour l’application effective de l’accord de 2017 dans le cadre d’un processus participatif associant la société civile et les représentants de la région.

Enfin, Soumoud appelle à un véritable tournant écologique et social, fondé sur la justice environnementale : « Le maintien des rejets polluants du Groupe chimique est un crime contre la vie. Gabès n’est pas une zone de sacrifice, mais une ville de vie. La sauver, c’est amorcer la sauvegarde de l’environnement dans toute la Tunisie ».

R.B.H

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