Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

Ahmed Saïdani : la cheffe du gouvernement refuse de se rendre au Parlement pour la plénière sur Gabès

Par Myriam Ben Zineb

Le député Ahmed Saïdani a dénoncé, dans un long post publié samedi 18 octobre 2025, l’attitude du gouvernement face à la séance parlementaire consacrée à la situation à Gabès. Il affirme que la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, a refusé de se présenter devant l’Assemblée des représentants du peuple, et même d’y déléguer un représentant.

Après la rencontre entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le président de l’Assemblée, Brahim Bouderbala, il avait pourtant été décidé d’organiser une séance plénière sur Gabès en présence d’un représentant du gouvernement. Or, au lieu d’y voir la ministre de l’Industrie et de l’Énergie ou le ministre de l’Environnement, ce sont le ministre de la Santé et le ministre de l’Équipement qui ont été désignés — deux responsables sans lien direct avec le dossier.

Pour Ahmed Saïdani, ce choix peut être interprété de deux manières.

Première lecture : désamorcer la tension
Mustapha Ferjani est, selon le député, l’un des ministres les plus populaires et respectés, y compris au sein de l’hémicycle, où « la majorité des députés lui vouent beaucoup d’estime ». Des rumeurs persistantes circulent, ajoute-t-il, sur la possibilité qu’il accède à l’avenir à la présidence du gouvernement, voire à la présidence de la République. Envoyer « un homme au profil militaire » viserait ainsi à absorber la colère et la pression. Et l’élu d’ajouter qu’à l’observer « dans ses visites et sa méthode de travail », Mustapha Ferjani « voit bien au-delà » du ministère de la Santé.

Deuxième lecture : la manœuvre politique
Le Parlement est en ébullition, la colère populaire est forte face à une gestion sécuritaire jugée injustifiée, et un dérapage des débats pourrait, selon le député, offrir l’occasion de faire porter à Mustapha Ferjani la responsabilité des fautes des ministères de l’Intérieur, de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Environnement — affaiblissant ainsi une personnalité au fort capital politique et populaire.

Quant au ministre de l’Équipement, Ahmed Saïdani estime qu’il a été convié par pure convenance, en tant que « proche collaborateur » de la cheffe du gouvernement, afin d’offrir au Parlement une sortie honorable en acceptant que Sarra Zaâfrani Zenzri soit remplacée par deux ministres.

Le député conclut que le choix est « totalement inapproprié » : lorsqu’un sujet est politique, « on ne peut pas se cacher derrière le technique et l’administratif ». Et même sur le plan technique, ni le ministre de la Santé ni celui de l’Équipement ne peuvent traiter la question de Gabès, compétence relevant des ministères de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Environnement. « On continue à noyer le poisson et à fuir en avant », tranche-t-il.

Brahim Bouderbala, président de l’Assemblée des représentants du peuple, a présidé, jeudi 16 octobre 2025, une réunion du bureau du Parlement consacrée notamment à la situation à Gabès. À l’issue des discussions, il a été décidé d’organiser une séance d’audition avec la cheffe du gouvernement, ou son représentant, le lundi 20 octobre, pour aborder la crise environnementale persistante dans le gouvernorat.

La région connaît depuis plusieurs semaines une vive tension à la suite de nouveaux épisodes d’intoxication collective liés aux émissions du Groupe chimique tunisien (GCT). Plusieurs organisations dénoncent la poursuite des activités polluantes malgré la décision de 2017 prévoyant le démantèlement des unités nocives.

M.B.Z

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers