Une marche citoyenne se tient, ce samedi 18 octobre 2025, à Tunis. Le rassemblement a démarré vers 17h devant le siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et a réuni des manifestants venus exprimer leur solidarité avec la population de Gabès et exiger la fermeture des unités polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT).
Les participants ont brandi des pancartes et scandé des slogans dénonçant le « crime environnemental » qui ravage la région depuis plus de cinquante ans. Ils ont également appelé les autorités à agir de toute urgence pour mettre fin à « l’écocide silencieux » qui menace la santé des habitants et la survie de tout un écosystème.
Ce mouvement de solidarité intervient alors que Gabès vit, depuis plusieurs semaines, une mobilisation populaire inédite. Des centaines d’habitants y réclament le démantèlement des unités industrielles toxiques, accusées d’être responsables de graves atteintes à la santé publique et à l’environnement. Vendredi, une grande marche s’est tenue devant le siège du gouvernorat, tandis que le barreau local, conduit par le bâtonnier Mounir Adouni, a annoncé le dépôt d’une plainte en référé pour suspendre les activités du complexe chimique.
Le Conseil régional de l’Ordre des médecins à Gabès avait lui aussi tiré la sonnette d’alarme, dénonçant une situation « préoccupante et alarmante » liée aux émissions du GCT, à l’origine de troubles respiratoires récurrents et d’une détérioration dramatique des conditions sanitaires dans la région.
Face à la montée du mécontentement, l’Assemblée des représentants du peuple a décidé d’organiser, lundi 20 octobre, une séance d’audition avec des représentants du gouvernement pour débattre de la crise environnementale persistante dans le gouvernorat.
Pour rappel, le président de la République, Kaïs Saïed, avait lui-même qualifié en 2022 la situation à Gabès de « crime environnemental ». Trois ans plus tard, les habitants continuent d’attendre des mesures concrètes.
M.B.Z
