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L’Observatoire de la liberté appelle à la libération immédiate de Saloua Ghrissa 

Par Sarra Hlaoui

L’Observatoire de la liberté a appelé les autorités tunisiennes à libérer immédiatement Saloua Ghrissa, présidente de l’Association pour la Promotion du Droit à la Différence (ADD), ainsi que toutes les personnes arrêtées dans la même affaire, tant qu’aucune preuve financière claire et documentée n’a été présentée à leur encontre.

Dans un communiqué rendu public, l’Observatoire a dénoncé le « recours politique aux mécanismes de contrôle financier » visant les associations indépendantes, et a exhorté les autorités à respecter le décret-loi régissant les associations ainsi que les normes internationales relatives à la liberté d’organisation.

L’organisation a également insisté sur la nécessité de garantir un procès équitable et public, respectant le principe de proportionnalité entre l’acte et la sanction et le droit à la défense, tout en réclamant une enquête indépendante sur les conditions d’arrestation et les interrogatoires sécuritaires menés dans cette affaire. L’Observatoire a aussi exprimé son soutien aux organisations actives dans la défense des minorités et des migrants, appelant à leur offrir une protection juridique contre les poursuites abusives.

Selon l’Observatoire, le dossier visant Saloua Ghrissa représente un « nouvel épisode inquiétant » dans la campagne de répression visant la société civile indépendante, engagée depuis 2023 à travers des poursuites judiciaires systématiques fondées sur des accusations de financement étranger ou de menace à la sécurité nationale.

L’organisation estime que l’usage des lois antiterroristes et de change contre des associations œuvrant dans le domaine des droits et libertés constitue une dérive grave, ces textes d’exception étant appliqués à des activités pacifiques et transparentes, menées dans le cadre de partenariats officiels validés par la Banque centrale.

L’organisation a enfin dénoncé la prolongation de la détention préventive de Saloua Ghrissa, sans présentation de preuves tangibles, y voyant une forme de rétention « préventive et politisée » visant à intimider les acteurs de la société civile, notamment ceux engagés dans la défense des minorités, des migrants et des réfugiés.

Pour rappel, la campagne « Contre la criminalisation de l’action civile » a annoncé récemment que la détention de Saloua Ghrissa avait été prolongée de quatre mois supplémentaires, après dix mois passés en prison.

Présentée le 12 décembre 2024 devant le procureur de la République près le tribunal de première instance de Bizerte, Saloua Ghrissa avait été placée en détention par décision du juge d’instruction du premier bureau. Depuis, elle est incarcérée à la prison civile de la Manouba.

Dans une lettre adressée depuis sa cellule le 14 août 2025, la militante rappelait le rôle essentiel joué par la société civile tunisienne au cours des dernières années, notamment dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la formation des cadres de l’État, et l’insertion des jeunes dans la vie économique et citoyenne.

S.H

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