La séance plénière tenue lundi 20 octobre 2025 à l’Assemblée des représentants du peuple, consacrée à la situation environnementale et sanitaire de Gabès, a été marquée par un boycott du bloc de la Ligne nationale souveraine. Ses membres ont annoncé leur retrait en signe de protestation contre l’absence d’un plan stratégique clair ou d’un calendrier concret pour le démantèlement progressif des unités polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT).
Ce geste symbolique a illustré le mécontentement croissant des députés face à l’inaction gouvernementale. Plusieurs élus ont vivement critiqué l’absence de la cheffe du gouvernement, ainsi que celle de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie et du ministre de l’Environnement, estimant qu’un tel désintérêt traduisait le manque de volonté politique de l’exécutif à affronter la catastrophe écologique de Gabès.
Les interventions se sont succédé pour dénoncer les émissions toxiques et les rejets massifs de phosphogypse dans la mer, responsables d’un désastre écologique et sanitaire. Les députés ont rappelé que la région est frappée depuis des décennies par des maladies respiratoires, cutanées et cancéreuses liées à la pollution, sans qu’aucune mesure structurelle n’ait vu le jour.
Certains élus ont proposé la création d’une unité médicale spécialisée pour le dépistage et le traitement gratuit des maladies causées par la pollution, ainsi que la réalisation d’études épidémiologiques approfondies pour mesurer l’ampleur des dégâts sanitaires.
D’autres ont accusé les gouvernements successifs d’avoir sacrifié la santé des habitants au profit des intérêts économiques du GCT, réclamant des mécanismes de contrôle et de reddition de comptes pour les responsables du désastre environnemental.
Plusieurs députés ont appelé à une coordination étroite entre l’État, la société civile et les habitants de Gabès afin de suivre l’application des mesures annoncées et de restaurer la confiance à travers une communication transparente sur les actions menées pour réduire la pollution et soigner ses victimes.
M.B.Z