Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

À Gabès, la mémoire de Rym Hamrouni et Yasser Jradi plane sur la manifestation

Par Sarra Hlaoui

La marée humaine qui a envahi les rues de Gabès, ce mardi 21 octobre 2025, portait non seulement la colère d’un peuple étouffé par la pollution, mais aussi la mémoire vive de deux de ses enfants les plus lumineux : Rym Hamrouni et Yasser Jradi, décédés respectivement en 2023 et 2024.

Tous deux artistes, engagés, originaires de cette ville du Sud, ils ont marqué leur époque par leur art, leur liberté et leur amour indéfectible pour Gabès et sa dignité.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes leur ont rendu hommage à l’occasion de cette mobilisation historique.

Dans un texte poétique vibrant, la journaliste Jihène Elouati a imaginé leur présence mêlée à la foule :

« Dans les ruelles de Gabès, palpitantes de colère et d’espoir, j’ai cru voir Rym Hamrouni et Yasser Jradi parmi les rangs.

Rym, avec sa voix pure, comme un ruisseau s’écoulant entre les roches sèches d’années de sécheresse écologique, criait les mots de la dignité piétinée sous les nuages toxiques.

Ses yeux brillaient comme deux étoiles dans un ciel insurgé, rempli de poussière de phosphate.

Et Yasser, par son regard tranchant comme une lame brisant les chaînes de la tyrannie, faisait trembler l’injustice par ses chants de liberté, dispersant les cendres des usines qui volent la vie des poumons du peuple. »

Ces mots, empreints d’émotion et de fierté, ont trouvé un écho dans une ville qui n’a jamais cessé de lutter pour le droit à la vie. Dans l’air saturé de gaz, beaucoup disaient avoir ressenti « leur souffle » parmi les slogans scandés et les pas battus sur l’asphalte.

Le journaliste Mohamed Amine Mtiraoui a lui aussi salué leur mémoire :

« Je suis avec Gabès, avec ses habitants et leurs revendications légitimes. Personne ne peut comprendre la brûlure mieux que celui qui marche dessus… Par devoir envers Yasser Jradi et Rym Hamrouni, que Dieu ait leurs âmes, je ne peux qu’être solidaire des Gabésiens. »

Un autre témoignage, signé l’influenceur Meherz Belhassen, résume la tendresse d’une ville endeuillée mais fière :

« Que Dieu ait pitié de ma sœur Rym Hamrouni, la plus belle Gabésienne que j’aie connue. Elle aurait été si fière de son peuple en ce jour. Tu nous manques, Rym. »

Ce mardi, entre les slogans écologistes et les chants de révolte, Gabès a rendu hommage à deux voix qui, même disparues, continuent d’inspirer la lutte et l’espérance.

Dans le cœur des manifestants, Yasser Jradi et Rym Hamrouni n’étaient pas absents : ils marchaient encore, invisibles mais présents, portés par la rumeur d’un peuple qui réclame, au nom de la vie, de respirer enfin librement.

S.H

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers