Le Fonds monétaire international (FMI) a publié, mardi 21 octobre 2025, ses perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MOAN). Si l’institution note une amélioration des perspectives de croissance, elle alerte toutefois sur les risques persistants qui pourraient fragiliser les économies de la région, en particulier celles des pays importateurs de pétrole.
Selon le rapport, la croissance du PIB régional devrait atteindre 3,2% en 2025, contre 2,1% en 2024, avant de progresser à 3,7% en 2026. Cette embellie est portée par la reprise de la production pétrolière et par la résilience de la demande intérieure. Toutefois, le FMI souligne que « d’importants risques pèsent sur ces perspectives favorables ».
Parmi les menaces identifiées, l’institution cite le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières internationales et la persistance de l’inflation dans les pays avancés, qui pourrait entraîner une hausse des coûts d’emprunt pour les économies de la région. Ces facteurs « exerceraient des tensions sur les pays qui ont d’importants besoins de financement ou des systèmes bancaires fortement exposés à la dette souveraine ».
Le FMI avertit également que les tensions géopolitiques demeurent élevées. Bien que leurs effets récents aient été « limités et de courte durée », le risque d’une résurgence de l’instabilité régionale reste élevé. À cela s’ajoutent les chocs climatiques, de plus en plus fréquents et sévères, qui menacent la stabilité économique de nombreux pays.
Pour les pays importateurs de pétrole, dont la Tunisie, le FMI prévoit une croissance de 3,5% en 2025 et de 4,1% en 2026, soutenue par la baisse des prix de l’énergie, la reprise du tourisme et le dynamisme des envois de fonds. Mais l’institution appelle ces pays à renforcer leur résilience macroéconomique, à poursuivre les réformes structurelles et à constituer des marges budgétaires face aux aléas extérieurs.
Les priorités, selon le FMI, consistent à « gérer les risques à court terme tout en jetant les bases d’une croissance plus vigoureuse et plus inclusive ». Il recommande notamment de consolider les finances publiques, d’améliorer la gouvernance, de stimuler la productivité et de soutenir le secteur privé afin de réduire la dépendance à l’État et de diversifier les économies.
Dans son dernier rapport sur la situation économique du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan (MENAAP), la Banque mondiale prévoit, pour sa part, une croissance de 2,6 % en Tunisie en 2025. Cette embellie devrait toutefois être temporaire : la croissance tunisienne ralentirait à 2,5 % en 2026 puis à 2,2 % en 2027, dans un contexte marqué par des contraintes de financement persistantes et des déséquilibres structurels.
Le Fonds rappelle enfin que, depuis le début de 2024, il a approuvé plus de 21,4 milliards de dollars de financements en faveur des pays de la région MOAN et du Pakistan, pour accompagner leurs efforts de stabilisation et de réforme.
I.N. D’après communiqué