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PLF 2026 : hausse des salaires et recours direct à la BCT, le député Abdeljalil Heni sonne l’alerte

Le député et président de la commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Abdeljalil Heni, a exprimé mardi 21 octobre 2025 de vives réserves sur le projet de Loi de finances pour 2026 (PLF 2026). Lors de son intervention sur Sbeh El Ward sur Jawhara FM, il a critiqué l’inclusion d’une hausse des salaires qu’il juge inappropriée et a mis en garde contre le recours direct à la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour financer le déficit record prévu dans le budget.

Selon M. Heni, les députés « se sont étonnés de la présence d’une augmentation des salaires dans le PLF 2026 », précisant que «Cette mesure n’a pas de lien avec le secteur privé, et pour le secteur public et la fonction publique, les augmentations auraient dû être chiffrées et communiquées préalablement ». Il a également indiqué que l’intégration de cette mesure dans le projet de loi suscite des interrogations sur sa constitutionnalité.

Le député a ajouté que cette hausse intervient « alors que le taux d’inflation est élevé, notamment sur les produits de consommation », et que « des fonds vont être prélevés sur les dépenses imprévues et non allouées pour couvrir cette augmentation, mais ces chiffres restent approximatifs ».

Le député a également rappelé les hypothèses retenues pour l’élaboration du PLF 2026 :

  • Croissance : 3,3 %
  • Prix du baril de pétrole : 63,3 dollars
  • Stabilité du taux de change

Il a noté que la baisse du prix du baril de près de quinze dollars par rapport aux prévisions du PLF 2025 n’a pas eu d’impact sur le déficit, qui continue de s’aggraver et sera entièrement financé par l’autorité monétaire.

M. Heni a critiqué la décision du gouvernement de recourir à un emprunt direct auprès de la BCT, rappelant que le Parlement avait émis des réserves sur ce type de financement et que cette mesure devait rester exceptionnelle. Selon lui, « cette exception a été transformée en recours régulier par le gouvernement et les équipes chargées de préparer le budget ». Il a précisé que cet emprunt direct financerait le déficit du budget 2026, estimé à « onze milliards de dinars, un niveau jamais enregistré dans les budgets précédents ».

Depuis la diffusion médiatique du PLF 2026, plusieurs experts économiques ont exprimé des réserves sur le contenu et l’orientation du texte, le jugeant insuffisamment cohérent et dépourvu de vision économique claire. Ils mettent en avant le manque de lisibilité du projet et alertent sur les risques liés à l’emprunt direct auprès de la BCT, susceptible d’accroître la dépendance au financement monétaire et d’exercer une pression supplémentaire sur l’inflation.

Ces réactions traduisent un scepticisme persistant quant à la capacité du PLF 2026 à répondre aux défis économiques du pays, dans un contexte marqué par la pression budgétaire et la lenteur des réformes structurelles.

I.N.

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