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Accident de Sidi Bou Ali : les syndicats dénoncent une « injustice » et défendent les agents arrêtés

Après l’accident scolaire survenu à Sidi Bou Ali, qui a grièvement blessé un élève de treize ans, la colère monte dans le secteur du transport public, où l’on dénonce l’arrestation jugée injuste d’agents de la Société de transport du Sahel.

Le syndicat de base de la Société de transport du Sahel et la Fédération générale du transport, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ont publié, vendredi 24 octobre 2025, deux communiqués successifs pour dénoncer une « injustice » et exprimer leur soutien aux agents arrêtés. Les deux structures syndicales estiment que leurs collègues sont transformés en boucs émissaires d’un système défaillant.

« Nous annonçons notre soutien aux deux collègues arrêtés et considérons qu’ils sont victimes de la direction générale. Nous souhaitons également un prompt rétablissement à l’élève blessé », écrit le secrétaire général du syndicat.

Le communiqué du syndicat de base dénonce l’état vétuste du parc de bus et les informations erronées fournies par la direction générale sur la disponibilité des véhicules. Il met en cause l’autorité de tutelle et avertit que, sans révision de la politique de transport dans la région du Sahel, le syndicat est prêt à engager des actions de protestation légales et graduelles.

Dans le même esprit, la Fédération générale du transport, relevant de l’UGTT, a publié elle aussi un communiqué le 24 octobre 2025 pour exprimer son soutien aux agents arrêtés à la suite de l’accident de Sidi Bou Ali.

Dans ce texte émanant de son bureau exécutif, la Fédération dénonce une injustice et refuse que « les agents du transport public soient transformés en boucs émissaires d’un système défaillant ».

Elle rappelle que « les agents du transport public continuent à exercer leur mission avec dévouement et responsabilité malgré le manque criant de moyens, de pièces de rechange et la pression croissante qu’ils subissent au quotidien ».

Tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés — notamment à l’élève victime de l’accident du bus scolaire de la Société de transport du Sahel et à leur collègue Hassan Amira, agent de sécurité et de protection —, la Fédération souligne que ces drames ne sont pas des faits isolés, mais « le résultat de la négligence accumulée, du désinvestissement dans la sécurité et de la détérioration des conditions de travail dans les entreprises publiques ».

Elle appelle également à « l’ouverture d’une enquête transparente et équitable » sur l’accident, ainsi qu’à « la libération immédiate des collègues arrêtés, qui ne font que payer pour un système affaibli et négligé depuis des années ».

Enfin, la Fédération réaffirme son attachement à un « dialogue social responsable » et rejette « toute forme de tutelle, d’intimidation ou d’instrumentalisation politique », concluant que « la dignité des travailleurs est une ligne rouge que l’Union générale tunisienne du travail ne franchira jamais ».

Cette prise de position s’ajoute aux critiques de Sabrine Kneni, élue du Conseil local de Sidi Bou Ali, qui dénonce une injustice flagrante : « Le chauffeur ainsi que le responsable de la maintenance sont actuellement en garde à vue, alors que la personne ayant autorisé la sortie de ces bus reste en liberté. » Elle rappelle que le responsable de maintenance avait, à plusieurs reprises, alerté sur l’état de 17 bus — des avertissements ignorés, illustrant selon elle « l’absurdité et l’injustice de la situation ».

En conclusion, le syndicat de base comme la Fédération générale du transport estiment que les deux agents arrêtés sont pris pour des boucs émissaires d’un système défaillant. Leur arrestation illustre, une fois de plus, les failles structurelles du transport public et la nécessité urgente d’une réforme en profondeur pour garantir à la fois la sécurité des élèves et la dignité des travailleurs. En toile de fond, les syndicats soulignent une réalité plus large : celle d’un service public du transport fragilisé, où les défaillances accumulées se traduisent aujourd’hui par la mise en accusation de simples agents, victimes d’un système en crise.

I.N.

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