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Affaire de complot – Les familles des détenus politiques dénoncent un procès bâillonné

Par Myriam Ben Zineb

La coalition des familles des détenus politiques dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État » a tenu, samedi 25 octobre 2025, une conférence de presse au siège du Parti Al Joumhouri. Les familles et les avocats ont dénoncé la décision de tenir l’audience d’appel, prévue pour lundi 27 octobre, à distance et sans la présence des prévenus, qualifiant la démarche de « violation manifeste du droit à un procès équitable ».

L’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek a rappelé que le texte de loi autorisant la tenue de procès à distance avait été mis en place au plus fort de la pandémie de Covid-19 pour des raisons purement sanitaires. « Ce dispositif visait à protéger les justiciables, les magistrats et les agents judiciaires des risques de contagion ; il n’a jamais été question de sécurité ou de risque d’évasion », a-t-elle souligné. Me Ben Mbarek Msaddek a ajouté que « des terroristes très dangereux ont comparu en présentiel sans qu’aucun incident n’ait été signalé », jugeant par conséquent « insensé » le recours à cette mesure dans le cadre du dossier de complot.

Selon elle, la décision de procéder à distance traduit avant tout une volonté politique d’éloigner les prévenus de la sphère publique : « Le pouvoir ne veut pas que leurs voix soient entendues, ni que le dossier soit exposé dans ses détails à l’opinion afin qu’il n’y ait aucune réelle confrontation ». L’avocate a, par ailleurs, dénoncé les conditions d’instruction, affirmant que, sauf une exception, les détenus n’ont vu le juge qu’une seule fois, au moment de la délivrance du mandat de dépôt, et que toutes leurs demandes ultérieures d’audition ont été ignorées.

Les familles présentes ont exprimé leur indignation face à ce qu’elles qualifient de « procès bâillonné » et accusé les autorités de vouloir museler toute expression dissidente, appelant à manifester lundi devant le tribunal. Le comité de défense, de son côté, a réaffirmé sa détermination à poursuivre la bataille judiciaire « jusqu’au dernier souffle ».

La fixation de l’audience d’appel, annoncée de manière inattendue le 24 octobre à la dernière heure, a suscité une vive polémique. Les avocats ont dénoncé des « manœuvres procédurales graves », soulignant que la date avait été inscrite au registre du tribunal en fin d’après-midi, empêchant toute préparation ou convocation avant le week-end.
Plusieurs figures de l’opposition, dont Elyes Chaouachi, Monia Brahim et Riadh Chaïbi, ont dénoncé une « instrumentalisation de la justice » et un « acharnement politique » contre les opposants détenus.

M.B.Z

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