L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a publié, samedi 25 octobre 2025, un communiqué de solidarité avec l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), après la décision soudaine et sans précédent des autorités de suspendre ses activités pour une durée d’un mois.
L’AMT a exprimé sa ferme condamnation de cette décision, qu’elle considère comme arbitraire et injustifiée, rappelant que l’ATFD respecte pleinement les dispositions légales prévues par le décret-loi n°88 de 2011 régissant les associations et qu’elle a toujours coopéré avec les autorités administratives dans le respect de l’État de droit et des institutions .
Selon le communiqué, cette suspension constitue « une atteinte manifeste à l’une des organisations les plus actives dans le champ des droits humains et de la défense des droits des femmes », et un signal alarmant pour l’ensemble des structures de la société civile œuvrant pour la justice sociale, les libertés et l’égalité des genres.
L’association estime que cette mesure viole le droit fondamental des Tunisiennes et des Tunisiens à la liberté d’association et d’organisation, garanti par les législations nationales et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie. Elle y voit également un recul majeur par rapport aux acquis démocratiques obtenus grâce aux luttes du peuple tunisien.
L’AMT a par ailleurs appelé les autorités à revenir sur cette décision et à permettre à l’ATFD de reprendre immédiatement ses activités.
Elle a également exprimé sa crainte d’une escalade visant non seulement cette association, mais aussi d’autres organisations indépendantes, dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et la société civile.
Enfin, l’association a invité toutes les composantes du tissu associatif et les forces vives du pays à se mobiliser pour protéger la liberté d’association et défendre l’indépendance et la pluralité du mouvement civil tunisien.
S.H












