Le Parti des travailleurs a réitéré, lundi 27 octobre 2025, sa condamnation des procès jugés « iniques » visant des opposants politiques, en particulier ceux poursuivis dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ». Dans un communiqué publié ce jour, la formation de gauche a dénoncé « l’acharnement de la justice instrumentalisée » et « la violation systématique des droits de la défense ».
Le parti s’est appuyé sur les déclarations du collectif de défense des détenus dans cette affaire, qui a annoncé la tenue de l’audience d’appel ce lundi. Selon le collectif, la Cour d’appel a décidé de tenir la séance sans la présence des accusés, « sous des prétextes fallacieux ». Les avocats ont également déploré que la date de l’audience n’ait été inscrite au registre des séances que vendredi 24 octobre à 14h, ce qui a empêché l’information des détenus. Le Parti des travailleurs y voit « un comportement délibéré et une nouvelle violation du droit à un procès équitable ».
Le communiqué rappelle que la première instance de cette affaire, ouverte début 2023, a été « marquée du début à la fin par des violations graves des droits de la défense » : absence d’enquête et d’interrogatoire, non-comparution des accusés, privation de leur droit à se défendre, et campagnes de diffamation « orchestrées par le pouvoir ». Le procès s’était conclu le 18 avril 2025 par de lourdes peines, allant de quatre à soixante-six ans de prison, « sur la base d’un dossier vide et de simples dénonciations anonymes », selon le parti.
Pour la formation d’extrême gauche, le déroulement de cette procédure en appel illustre la « persistance du régime issu du coup de force » dans la répression de toute opposition, par le biais d’un « appareil judiciaire aux ordres ». Le communiqué élargit la critique au climat politique général, marqué selon le parti par la répression des manifestations sociales, la censure des médias, la surveillance des réseaux sociaux et le harcèlement des organisations de la société civile. Il cite notamment la suspension pour un mois de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), « sous prétexte d’audit financier », alors que l’association avait, selon le parti, répondu depuis près d’un an à toutes les observations du gouvernement.
Le Parti des travailleurs appelle l’ensemble des forces démocratiques et progressistes à « intensifier la lutte pour la libération de tous les détenus d’opinion, qu’ils soient politiques, journalistes, militants associatifs ou citoyens ». Il évoque notamment le cas de l’avocat Ahmed Souab, convoqué devant la justice le 31 octobre pour avoir commenté les verdicts prononcés dans la même affaire.
Enfin, le parti réclame l’abrogation des décrets « liberticides » n°54 et n°35, le rétablissement de la liberté d’expression, la levée du gel de l’ATFD et la fin des poursuites contre les manifestants de Gabès mobilisés pour la fermeture des « unités de la mort ».
R.B.H










