Lors de son intervention dans la matinale du mardi 28 octobre 2025 sur Jawhara FM, Hayet Douss, membre du groupement professionnel des industries agroalimentaires relevant de la Conect, a estimé que la Tunisie pouvait tout à fait atteindre des chiffres records à l’exportation. « Pourquoi ne réussirions-nous pas à atteindre des chiffres records à l’export ? Bien sûr que c’est possible ! », a-t-elle lancé d’emblée.
Elle explique : « Le vrai problème, c’est que nous continuons à vendre notre huile d’olive trop tôt, en plein été, sans la stocker ni la valoriser. L’État commence enfin à comprendre qu’il faut changer cette logique : il faut stocker l’huile, la préserver, la vendre au bon moment, quand le marché est favorable ».
Selon elle, la Tunisie dispose aujourd’hui d’une capacité de stockage suffisante : « Le secteur privé détient environ 500.000 tonnes de capacités, et l’Office national de l’huile en a près de 150.000, dont 80.000 pour les huiles végétales. Le problème n’est pas là : nous avons les infrastructures. Ce qui manque, c’est le financement. Si nous avions les moyens de financer le stockage, nous pourrions maîtriser nos ventes et donc nos prix ».
Hayet Douss insiste sur la nécessité d’un calendrier de production et de vente mieux coordonné : « Nous devons apprendre à travailler sur la durée. La saison de transformation commence en novembre, mais il ne faut pas tout écouler tout de suite. Le stockage et la planification sont essentiels si nous voulons que notre huile rapporte davantage ».
Concernant la consommation locale, elle avertit : « L’État doit intervenir et garantir aux Tunisiens un prix abordable, bien sûr. Mais il faut être réaliste : si on réserve trente mille tonnes pour le marché intérieur sur une production de 500 mille tonnes, cela ne devrait pas nous empêcher d’exporter le reste à bon prix. L’huile d’olive tunisienne est précieuse, elle ne doit pas être bradée ».
Interrogée sur la domination étrangère du marché, elle rétorque : « Tant que nous vendrons notre huile brute aux Italiens et aux Espagnols, ce sont eux qui fixeront les prix. Si le producteur tunisien ou le transformateur dispose de capacités financières et de stockage, et peut temporiser, alors ce sera nous qui déciderons du prix, pas eux ».
Sur la question du financement, elle souligne : « Tout est là : nous avons les installations, les cuves, les stocks. Il ne manque que le financement. Si les banques soutenaient davantage les acteurs de la filière, nous pourrions conserver l’huile jusqu’à la bonne période — en été ou à la rentrée — et la vendre à un meilleur prix ».
Quant au marché chinois, récemment évoqué par les autorités, elle tempère : « Oui, la Chine est une opportunité, mais il faut être honnête avec les producteurs. Une nouvelle destination ne peut pas absorber de gros volumes dès la première année. Certains ont cru que tout l’huile tunisienne allait partir en Chine, ce n’est pas vrai. Il faut de la transparence et des informations précises ».
Enfin, elle conclut par un appel à la sérénité : « La saison s’annonce bonne. Le prix du litre d’huile tournera autour de 15 dinars au démarrage, puis baissera avec l’abondance de l’offre. Il faut simplement arrêter de spéculer et de diffuser de fausses rumeurs. Travaillons calmement, organisons notre filière et faisons en sorte que cette richesse profite à toute la Tunisie ».
M.B.Z












Commentaire
jamel.tazarki
@Madame Hayet Douss: Il est nécessaire de mener des études intelligentes et empiriquement fondées pour valider vos hypothèses, plutôt que de se fier à des idées ituitives.
bonne journée