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Panique autour du “virus Alpha” en Tunisie : ce que disent réellement les scientifiques

Depuis quelques jours, une information circule sur les réseaux sociaux tunisiens : un prétendu « virus Alpha » serait arrivé dans le pays, déclenchant une vague d’inquiétude parmi les internautes. Certains craignent le retour d’une crise sanitaire comparable à celle de la Covid-19, tant par son ampleur que par ses répercussions (fermetures, isolements, perturbations économiques).
Pourtant, selon les autorités sanitaires tunisiennes, il ne s’agit pas d’une nouvelle pandémie imminente, mais plutôt d’une mise en perspective de phénomènes respiratoires saisonniers.

Mais alors, qu’est-ce exactement que ce « virus Alpha » ? S’agit-il d’un nouveau pathogène, d’un variant de la Covid-19 ou d’une appellation erronée ?

Qu’entend-on par « Virus Alpha » ?

Qu’entend-on par « virus Alpha » ?

Le terme « virus Alpha » est apparu dans plusieurs médias tunisiens à l’occasion du début de la saison des virus respiratoires.
Ainsi, dans un entretien, le Dr Zouheir Souissi, vice-président de l’Association tunisienne des maladies respiratoires, a indiqué que « le virus Alpha » circulait en Tunisie. Selon lui, il appartiendrait à la famille des coronavirus mais se différencierait de la Covid-19 par son degré de gravité.

Or, dans la littérature scientifique internationale, le nom « Alpha » n’est pas associé à un nouveau virus, mais à une variante du SARS-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19. Il s’agit de la variante Alpha (B.1.1.7), identifiée au Royaume-Uni à la fin de l’année 2020.

Le variant Alpha » selon l’OMS

Pour clarifier, le « variant Alpha » est le nom attribué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à la lignée B.1.1.7 du SARS-CoV-2. Cette nomenclature a été introduite pour simplifier les appellations scientifiques et éviter la stigmatisation des pays où les variants ont été détectés.

Le variant Alpha présente un taux de reproduction plus élevé que la souche initiale : certains travaux estiment sa transmissibilité augmentée d’environ 54 %.
Il serait également associé à une sévérité légèrement accrue : une étude britannique a montré un risque de décès 73 % plus élevé et un risque d’hospitalisation 62 % supérieur à celui observé avec la souche d’origine.
D’autres recherches indiquent que le variant Alpha a développé des mutations facilitant l’évasion de la réponse immunitaire innée, notamment via une réduction de la production d’interférons, ce qui a contribué à sa rapide diffusion.

Comparaison de la transmissibilité des variants préoccupants du SARS-CoV-2 (2023)
En résumé

Le « virus Alpha » dont parlent certains médias tunisiens n’est pas un nouveau virus, mais le variant Alpha du SARS-CoV-2, identifié depuis 2020.
Sa circulation actuelle relève vraisemblablement d’une recrudescence saisonnière de virus respiratoires déjà connus, et non d’une nouvelle menace pandémique.

Que faut-il faire ?

En cas de symptômes respiratoires (fièvre, toux, fatigue, congestion) il faut consulter rapidement un médecin, surtout en présence de comorbidités. Il faut aussi Maintenir les gestes barrières lavage des mains, port du masque en milieu clos si l’affluence le justifie, ventilation des pièces. Ne pas oublier de vérifier sa vaccination à jour, notamment pour la grippe, les pneumocoques et Covid-19 selon les recommandations locales.

La panique suscitée par l’annonce d’un « virus Alpha » en Tunisie est compréhensible dans le contexte de souvenirs de la pandémie de Covid-19. Toutefois, il convient de replacer les faits il s’agit d’un virus respiratoire. Les données scientifiques montrent que cette variante est plus transmissible que la souche originelle de la Covid-19, cependant, grâce aux vaccins et à la surveillance, la situation n’est pas comparable à l’urgence de 2020.

R.A

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