Le journaliste Zied El-Heni dénonce dans un statut publié le 28 octobre 2025 le recours aux audiences à distance dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État » et l’empêchement des journalistes d’exercer leur métier. Il appelle la profession et la défense à résister pour protéger la transparence et l’État de droit en Tunisie.
Zied El-Heni a mis en lumière la situation critique des audiences dans l’affaire. Il y loue le rôle du bâtonnier de l’Ordre des avocats, Boubaker Ben Thabet, pour son insistance à ce que les séances soient publiques, avec la présence des journalistes et du public, et pour son refus de se limiter à un rôle purement symbolique dans la défense.
Pour Zied El-Heni, ce positionnement constitue un acte « noble, courageux et honorable », illustrant le rôle de la profession dans la défense des droits et libertés et la préservation de la sécurité juridique.
Cependant, le journaliste pointe un problème majeur : le refus de la chambre criminelle spécialisée de revenir sur la décision de tenir les audiences à distance. Contrairement à ce qui pourrait être justifié si la décision émanait de la Cour d’appel, les informations disponibles indiquent qu’elle a été prise par la présidence du tribunal de première instance de Tunis.
Cette mesure, jugée « exceptionnelle et suspecte », aurait pour conséquence directe de porter atteinte à la réputation de la justice tunisienne et de restreindre la présence effective des journalistes. Zied El-Heni accuse ainsi les procureurs des deux tribunaux, en l’occurrence le procureur de la République au tribunal de première instance et le procureur général près la Cour d’appel, de priver le public et les journalistes de leur droit à l’information, ce qui constitue selon lui une infraction aux articles 136 du Code pénal et 14 du décret n°115 de 2011 relatif à la liberté de la presse.
Face à cette situation, il appelle le Syndicat national des journalistes tunisiens et le bâtonnier Boubaker Ben Thabet à déposer des plaintes pénales et administratives contre les procureurs concernés, afin de défendre la liberté de la presse et la transparence judiciaire.
El-Heni conclut son statut par une note d’espoir : malgré la mainmise sur le système judiciaire, « ceux qui défendent la justice et l’État de droit seront reconnus le moment venu ».

R.B.H











