Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

Comprendre l’accord franco-algérien de 1968 et pourquoi il refait débat

Un texte vieux de plus d’un demi-siècle secoue aujourd’hui les relations entre Paris et Alger. L’Assemblée nationale française a voté, à l’initiative du Rassemblement national (RN), la fin de l’accord franco-algérien de 1968. Ce traité encadrait depuis près de 60 ans le statut particulier des Algériens en France. Retour sur un accord aussi méconnu que symboliquement explosif.

🔹 1. Un accord post-indépendance au statut unique

Signé le 27 décembre 1968, l’accord franco-algérien est un traité bilatéral qui encadre les conditions d’entrée, de séjour et d’emploi des ressortissants algériens en France.

Il leur accorde un statut dérogatoire, c’est-à-dire plus avantageux que le droit commun applicable aux autres étrangers.

En clair, un Algérien en France n’est pas soumis au même régime administratif qu’un Marocain, un Tunisien ou un Sénégalais.

🔹 2. Pourquoi cet accord avait-il été signé ?

Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie (1962), la France avait besoin de main-d’œuvre et l’Algérie devait faire face à une explosion démographique.

L’accord visait donc à :

Organiser les flux migratoires entre les deux pays ;

Garantir des droits aux travailleurs algériens ;

Maintenir un lien privilégié, hérité de l’histoire coloniale.

Il s’agissait d’un compromis politique : répondre aux besoins économiques français tout en préservant la dignité des citoyens algériens.

🔹 3. Que prévoit concrètement l’accord ?

L’accord, complété par plusieurs avenants, accorde notamment :

📄 Des cartes de séjour de 10 ans plus faciles à obtenir et à renouveler ;

🏠 Un regroupement familial simplifié ;

💼 Des droits élargis au travail ;

🧑‍🎓 Des conditions favorables pour les étudiants et chercheurs algériens.

Autrement dit, cet accord a longtemps été perçu comme un privilège administratif au nom d’une histoire partagée.

🔹 4. Pourquoi refait-il polémique aujourd’hui ?

Depuis plusieurs années, l’accord est contesté en France :

⚖️ Certains y voient une inégalité de traitement entre nationalités ;

🇫🇷 D’autres jugent qu’il ne correspond plus à la réalité migratoire actuelle ;

🇩🇿 Côté algérien, il est perçu comme un symbole du lien historique et d’un droit acquis de longue date.

La décision du RN, adoptée le 30 octobre 2025 à l’Assemblée nationale, a provoqué un véritable séisme diplomatique :

👉 Alger parle d’un “acte hostile” ;

👉 Paris se retrouve prise entre considérations juridiques, pression politique et risques de crise bilatérale.

🔹 5. Que changerait sa suppression ?

Si la fin de l’accord devenait effective, les Algériens installés en France seraient soumis :

L

Au régime général du code de l’entrée et du séjour des étrangers (CESEDA) ;

À des conditions plus strictes pour les titres de séjour et le travail ;

À la perte de certains avantages familiaux et administratifs.

Cela concernerait plus de 700.000 personnes vivant actuellement en France sous statut algérien.

🔹 6. Un débat qui dépasse la migration

Derrière la question juridique se cache une bataille politique et symbolique :

Le RN veut afficher sa fermeté migratoire et rompre avec les “héritages post-coloniaux” ;

Le gouvernement, lui, redoute une crise diplomatique majeure avec Alger ;

Tandis qu’une partie de la société civile y voit un geste de rupture identitaire plus qu’une mesure de gestion.

🔹 7. En résumé

L’accord franco-algérien de 1968 est bien plus qu’un texte administratif.

C’est un miroir de la relation franco-algérienne, entre dépendance historique, échanges humains et tensions politiques.

Le vote du 30 octobre 2025 n’est pas seulement une décision technique :

⚡ C’est une bombe symbolique dans une relation déjà fragile, et une nouvelle page dans la longue histoire entre la France et l’Algérie.

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers